Suède

Mardi 1er août 2006

Je me lève à 6h00 et prends aussitôt le volant. Romain me rejoint en cours de route. Nous arrivons à Tällberg à 9h30. Nous prenons un copieux petit déjeuner avant de visiter le village.

Ce petit village est magnifique. Les maisons sont en bois, peintes en rouge. Les clôtures en bois sont typiques avec des liens en écorce.

De splendides voitures anciennes, américaines pour la plupart, sillonnent le village.

Il est passé midi, nous reprenons la route. Nous traversons Rättvik quelques kilomètres plus loin. Une concentration est organisée et nous comprenons la présence de toutes ces voitures anciennes. Des voitures arrivent de toute part, impressionnant…Nous avions déjà remarqué l’intérêt des Suédois pour ce genre de véhicule, cette fois plus de doute.
Nous sommes en Dalécarlie. Nous passons à Nusnäs. Dans ce petit village, le cheval de Dalécarlie, devenu un symbole national, est traditionnellement fabriqué. Nous déjeunons ensuite près de Mora, ville d’arrivée de la Vasaloppet.

Les routes sont larges et rectilignes. Nous traversons d’immenses forêts. Contrairement à ce que nous avions pu lire, les limitations de vitesses autorisent de rouler jusqu’à 110km/h sur ces routes. Suivant les indications du GPS, nous quittons la route 45 pour la 310 afin d’éviter le détour par Sveg. Le choix n’est pas judicieux, la route 310, puis 296 sont dans un état déplorable. Sur 80km, nous ne roulons plus qu’à 50km/h…

Nous arrivons à Östersund à 21h30. Nous stationnons pour la nuit sur un grand terrain à proximité de la gare, accompagnés par 2 CC.

Nous avons parcouru 730 km, 2403 km depuis le départ.

Mercredi 2 août 2006

Nous reprenons la route vers 8h00. Il fait beau, les routes sont belles et désertes, conduire dans ce paysage est un plaisir.

Nous traversons Dorotea. Deux usines de caravanes et camping-car, Polar et Solifer sont implantées ici. Les modèles de camping-car ressemblent étrangement aux modèles Eriba. Nous croisons d’ailleurs beaucoup de CC, la plupart suédois, nous saluant toujours amicalement. Des caravanes également, l’attelage Volvo-Polar ou Saab-Solar étant le plus souvent de rigueur. Beaucoup de maisons ont une caravane garée dans la cour. Les Scandinaves aiment vivre dans la nature et la caravane remplace souvent la cabane en bois traditionnelle.
Mis à part le détour de Sveg, nous suivons la route 45 depuis Mora. Nous entrons en Laponie et à présent, nous devons quitter cette route pour éviter le détour de 75km par Arvidsjaur, et rejoindre au plus vite Arjeplog en bifurquant à Slagnas. Le paysage est magnifique, nos premiers rennes apparaissent soudain, nonchalants en bord de route…
Cette petite route parcourue sous le soleil, sera une des plus jolies de notre voyage.

Nous déjeunons au bord du lac Uddjaure. Nous continuons de longer le lac et arrivons vers 15h00 à Arjeplog. La petite ville à trouver un second souffle grâce aux constructeurs et équimentiers automobiles qui ont installés ici leur centre d’essai. En pleine nature, nous apercevons les installations de Hyundai et de Bosch.

Glace, espions et prototypes : Les essais automobiles en Suède
par David Wiles, journaliste indépendant

Ces jours-ci, le Rallye de Suède bat son plein dans le centre du pays. Mais tandis que sous les feux des médias, les concurrents foncent à toute allure par les forêts enneigées, à des centaines de kilomètres de là, sur des terrains du même genre, une autre aventure automobile se poursuit, tout aussi intense mais beaucoup plus discrète.
Michael Åhman, un vétéran du journalisme automobile qui a grandi à Arvidsjaur, aujourd’hui l’un des principaux centres d’essais, explique : « Ils ont essayé de faire quelques-uns de ces tests en simulateur, mais ce n’est pas aussi efficace. Notre mère Nature a un type spécial de glace, et il faut faire les tests sur le terrain. »Aux premiers temps des essais, les constructeurs s’intéressaient surtout aux fonctions – vérifier que le gel ne bloque pas les portières, par exemple – mais maintenant ce sont souvent les composants électroniques qui sont sur la sellette. Mais pourquoi la Suède ? « Elle est plus proche des grands constructeurs européens que le Canada ou la Russie », répond Åhman. « Et puis il y a l’infrastructure. Vous avez ici un réseau routier plus important qu’au Canada, par exemple. Et il n’y a pas tellement loin d’une ville à l’autre. On peut avoir quelque chose comme une vie sociale après les essais – il n’y pas que le travail. »

Des voitures qui font des milliers de kilomètres par saison sont un maillon vital des tests d’endurance hivernaux. Photo : Johan Fjellström / LiLAB

Les essais automobiles ont créé des centaines d’emplois dans le nord de la Suède. Photo : Johan Fjellström / LiLAB

Une activité florissante

Per-Gunnar Sundström, président de l’Association suédoise des centres d’essais, indique que la saison 2002–03 a généré des recettes d’environ 225 millions de couronnes pour les centres d’essais locaux, à quoi il faut ajouter 700 millions pour les autres activités de la région. Les essais automobiles donnent du travail à plusieurs centaines d’habitants dans cette région qui a peu d’emplois à offrir en dehors du tourisme et de l’industrie forestière.
« Quand l’unique mine d’Arjeplog a été fermée il y a quatre ans, 90 pour cent des emplois industriels de la localité ont disparu, » rappelle Sundström. « C’était une catastrophe. Mais l’expansion des essais sur la même période a fait que les retombées de la fermeture ont été de loin moins désastreuses qu’on ne le craignait. »
Les investissements substantiels effectués récemment par des entreprises comme Bosch et Hyundai Mobis dans les installations d’essai du nord de la Suède donnent à penser que la région va rester pendant pas mal de temps encore un pôle d’attraction pour les constructeurs automobiles – et pour ces satanés espions.

   Paparazzi mis à l’index

Malgré de hautes barrières et des gardes de sécurité patrouillant en motoneige, il n’y a pas tellement de possibilités de protéger les essais des regards indiscrets en Suède. Les photographes espions, qui peuvent obtenir 250 000 couronnes suédoises (32 000 dollars ou 27 000 euros) pour une seule photo d’agence, sont une constante épine dans le pied des testeurs.
« Le plus célèbre de ces photographes, Hans Lehmann, ne peut plus venir ici », dit Åhman. « Quand il arrive, toutes les voitures sont mises au garage et on arrête les essais. »
Les commerces locaux reçoivent des « listes noires » de photographes connus et assurent une sorte de veille de proximité pour donner l’alerte quand l’ennemi se présente.
Il est facile de comprendre pourquoi ils tiennent tellement à protéger une activité qui est devenue vitale pour la région. « La Suède du Nord avait des problèmes d’emploi, » dit Åhman. « Les essais ont été une planche de salut pour ces localités. »

Les pilotes d’essai sont des experts des conditions de route extrêmes et évitent avec maestria les troupeaux de rennes et les élans. Photo : Volvo

 

Les pilotes d’essai sont des experts des conditions de route extrêmes et évitent avec maestria les troupeaux de rennes et les élans.
Photo : Volvo

 

Nous laissons le camping-car quelques instants pour profiter de la quiétude du lieu et de la météo exceptionnelle, il fait 28°.

Nous quittons Arjeplog par la route 95, la silver vägen, la route de l’argent qui permet de rejoindre la côte Norvégienne. Je n’ai pas fait le plein de GO à Arjeplog et le voyant vient de s’allumer. Nous devons encore parcourir 62km pour rejoindre Jakkvik et espérer trouver une station. La route est en travaux, nous roulons maintenant à 30km/h …Un petit hydravion stationne sur un lac en bord de route. Nous arrivons finalement à Jakkvig et savourons le bonheur d’apercevoir une pompe à essence !

Nous franchissons le cercle polaire arctique à 17h30, il fait toujours 27°5. Le paysage change radicalement. Nous quittons les forêts de résineux parsemées de lacs pour un décor de montagne enneigées.

Nous arrivons en Norvège. La circulation s’intensifie lorsque la route 95 rejoint la E6. Nous sommes à Fauske vers 19h30. La ville ne présente aucun intérêt, d’autant que la rue principale est en travaux. Nous retirons nos premières Nok et quittons la ville à la recherche d’un lieu de bivouac. Nous tentons notre chance en prenant la direction de Rosvik. L’option n’est pas bonne, nous échouons devant une carrière de marbre. Nous revenons sur la E6 et trouvons finalement notre bonheur.

Nous avons parcouru 647km, 3050 km depuis le départ. Nous sommes revenus exactement dans les prévisions. Nous ne sommes plus qu’à une centaine de kilomètres des Lofoten et nous ne ressentons aucune fatigue de ce long parcours. La journée de détente à Copenhague a été très bénéfique.