Fjord-Bergen

Lundi 7 août 2006

Nous quittons le cercle polaire vers 10h00, après avoir posté nos cartes postales. Celles-ci auront droit au tampon exclusif du cercle polaire…


Nous retrouvons la végétation et les petits bouleaux dans la descente vers Mo i Rana.

 

Nous nous arrêtons à Laksfossen, 30km au sud de Mosjoen, et comme le décrit le GDR, découvrons une cascade que les saumons remontent en rigolant. Impressionnant et divertissant… 

 

Le grand barrage échelle de saumon construit un peu avant Grong est fermé, nous continuons notre route et quittons la E6 pour la route 763.

De jolies fermes, aux volets curieusement ornés de croix blanches, complètent un paysage vallonné, que le GDR compare à la Suisse. Un renne se cache au bord de la route. Il est 19h00, nous arrivons à Bolareinen. Il ne reste plus que 2 CC sur le petit parking sous les pins et juste assez de place pour nous.

Dernière balade vers la gravure de renne datant de 5000 ans, avant que la nuit tombe. Nous avons retrouvé les vraies nuits.

Nous avons parcouru 421 km, 3970 km depuis le départ.

Mardi 8 août 2006

Nous devons ravitailler. Contrairement à nos renseignements, l’office du tourisme de Steinkjer nous affirme qu’il n’existe pas d’aire de service dans la ville. Néanmoins nous apprenons que la prochaine aire sur notre trajet se situe à Vaernes, vers l’aéroport de Trondheim. Nous n’aurions jamais trouvé cette aire sans ces indications.

La borne est installée dans une station service Shell. Apercevant un regard, j’ouvre la caisse à outil et m’apprête à utiliser la pince multiprise pour lever la tôle. Un pompiste accoure aussitôt et m’indique le bouton de commande de la trappe situé sur la borne près du point d’eau. La trappe coulisse, un regard s’escamote, le lavage est activé. Le pompiste n’est pas peu fier de son équipement !

Beaucoup de stations services sont équipées de bornes type Flots Bleus. Elles sont hors service pour la plupart, aucune grille n’est au sol. Un système de pompe avec monnayeur doit permettre la vidange des eaux usées. Je n’ai jamais osé tester le système avec nos eaux noires… Seulement 3 aires offraient réellement des services performant, cette dernière, et les 2 bornes béton d’Innhavet et à Hamnoy. De plus, toutes les 3 étaient gratuites.
Nous contournons Trondheim en évitant le péage, et prenons la direction d’Oppdal.

 

De Oppdal à Dombas, nous traversons une région de hauts plateaux, de grands espaces naturels, parsemés de lacs et d’hytter

Nous retrouvons un peu d’animation commerçante à Dombas pour un de nos rares achats en Norvège, nous n’avons plus de sel ! Les pistes de ski sont toutes proches.

Nous quittons enfin la E6 pour la E136 en direction de Andalsnes.

Nous longeons la rivière Rauma, puis bifurquons avant Andalsnes en direction de Trollstigen.

Nous nous arrêtons au Trollstigen camping, recommandé par le GDR, qui précise que la gérante est Kristi qui parle très bien français. Il est temps de faire la lessive.

Nous avons parcouru 458 km, 4428 km depuis le départ. Ce soir, nous avons retrouvé le soleil.

Mercredi 9 août 2006

Isa a veillé très tard pour récupérer le linge de 2 machines, puis les étendre. (elle a aussi beaucoup discuté avec la fille de Kristi en attendant la fin de la machine…)

Ce matin, il pleut à nouveau. Nous devons renter le linge mouillé si nous voulons partir…Toutes les astuces sont bonnes pour transformer le CC en séchoir.

La nuit au camping nous revient à 120Nok-14.80€. A peine avons-nous quitté le camping que nous entamons la Routes des Trolls et attaquons toute de suite par le passage Trollstigen (l’échelle des Trolls). Le ciel est bouché, d’énormes nuages vont et viennent en laissant apparaître furtivement quelques lacets.
Nous gravissons les 11 lacets taillés dans la roche sans encombre. Nous nous arrêtons au sommet, nous ne voyons pas à 5 mètres.

A notre retour, nous découvrons le parking et la boutique de souvenirs devant laquelle nous avons laissé le CC, c’est incroyable nous n’avions rien vu !

Nous roulons quelques kilomètres. Nous sommes maintenant sur le plateau de Stigrora à 852 m d’altitude.

Autour de nous les sommets culminent entre 1500 et 1800m. Nous arrêtons pour  déjeuner.

Nous poursuivons la route 63 vers Valldal. Le paysage change radicalement. Les cascades laissent place à une large rivière, les premières fermes réapparaissent.

Des jeunes norvégiens vendent des fraises aux touristes pendant que les aînés travaillent dans les champs qui bordent la route.

Nous franchissons le Storfjorden de Linge à Eidsdal. Le prix du bac est de 167Nok-20.60€.

Nous approchons de Geiranger. Nous passons par Ornesvingen, le virage de l’aigle. Une plateforme offre une vue magnifique sur Geiranger et le fjord. Un énorme paquebot mouille à quelques mètres du petit village.

Nous traversons Geiranger. Quelques Hôtels, une boutique de souvenirs et beaucoup de cars. Nous continuons sur la route 63 jusqu’à Flydalsjuvet, le second point de point de vue de Geiranger.

Nous souhaitons rester à Geiranger ce soir. Trouver un bivouac se sera pas chose simple ici. Nous décidons de rejoindre le camping, pas pour les services, juste pour le cadre. Cette nuit nous revient à 158Nok-19.50€.

18h00, le navire quitte Geiranger. Le petit port retrouve le calme. Nous visitons les quelques boutiques sous la pluie et nous renseignons sur les départs du ferry pour Hellesylt. Le premier départ est à 8h00.

Nous avons parcouru 92 km, 4520 km depuis le départ.

Jeudi 10 août 2006

Il est 7h00, un nouveau paquebot se présente déjà. Nous effectuons les vidanges avant de quitter le camping. En manoeuvrant devant la porte du sanitaire, je m’aperçois que l’un des phares avant ne fonctionne plus.

Notre bateau quitte Geiranger à 8h00 précise.

Nous partons avec un petit groupe de Chinois pour une mini croisière d’une heure trente. Nous réglons 588Nok-72.60€.

Notre bateau glisse sur les eaux calmes du fjord dans un silence total. Les nuages sont à mi-hauteur des parois, nous ne voyons que les parties inférieures des cascades.

Nous arrivons à Hellesylt. Deux paquebots sont ancrés et attendent leur tour pour remonter le Geirangerfjord.

Nous nous arrêtons à la sortie du village pour remplacer l’ampoule défectueuse. Celle que j’ai achetée en prévision avant de partir n’est pas le bon modèle. Je trouve tout de même la bonne ampoule à la station du port, cette erreur nous coûte.19€…

Nous traversons Stryn, puis rejoignons le fond du Nordfjord  à Loen.

A Olden, nous quittons la route 60 en direction du glacier de Briksdalbreen

Nous arrivons au parking du glacier pour midi. Le parking est payant, 50Nok-6.50€ par jour.

Nous effectuons la balade du glacier après avoir déjeuné. Nous atteignons le pied du glacier après une heure de marche. Le temps est agréable, il fait même chaud.

L’accès au glacier est interdit aux personnes sans équipement et non accompagnées d’un guide.

Nous revenons à Olden, retrouvons la route 60 jusqu’à Byrkjelo, avant de prendre la E39 en direction de Forde.Nous prenons ensuite la route 13 qui permet de rejoindre Dragsvik.

Le GRD indique que cet itinéraire est l’un des plus beaux de Norvège, et offre des paysages exceptionnels.

Il est presque 20h00, nous roulons sur la route 13. Passé Viksdalen, un parking en cours d’aménagement se présente en retrait de la route. Une passerelle un peu surprenante, en inox et très design, vient d’être installée sur la rivière. Nous bivouaquons dans ce lieu tranquille.

Nous avons parcouru 244 km, 4764 km depuis le départ

Vendredi 11 août 2006

Nous passons une superbe nuit. Nous reprenons la route. 53 km séparent Viksdalen de Dragsvik, le franchissement d’un col puis une longue descente dans un paysage sauvage et rocailleux vers le Sognefjord. Dés les premiers lacets, à chaque freinage un bruit anormal se fait entendre à l’avant droit.

Je me souviens alors que le garage Fiat d’Audincourt avait jugé, lors de la dernière vidange, que les plaquettes pouvaient encore tenir jusqu’à la prochaine révision. C’était sans compter sur nos nombreuses escapades dans les Alpes du début d’été, et notamment celle de Serre Chevalier avec le passage du Galibier, puis ce grand voyage…

Dragsvik se situe à l’intersection de 4 branches du Sognefjord, des bacs permettent de rejoindre, soit Hella et la route 55,  soit Vik pour continuer sur la route 13. Nous reportons à plus tard notre traversée et poursuivons jusqu’à Balestrand. La route étroite qui contourne une anse du Sognefjord est stressante, plusieurs passages ne permettent la circulation que d’un véhicule à la fois.

Balestrand est un village de 1850 habitants. Les différents guides présentent le site comme un des hauts lieux du tourisme norvégien… Nous traversons le village et apercevons les quelques maisons au style dragon, architecture lancée sans grand succès au début du siècle lors de la dissolution de l’union entre la Norvège et la Suède, et devant promouvoir un style national.

 

Nous revenons à Dragsvik et embarquons pour Vik.

Nous traversons Vik et jetons un œil à l’Hopperstad Stavkyrje, une des plus belles églises en bois debout du pays, construite au XIIème siècle. L’entrée est chère, 45Nok.

Je franchis à peine le portillon de bois le temps d’une photo et me fais aussitôt interpeller par le gardien.

Quittant Vik, la route s’élève à nouveau. Nous déjeunons à 1000m puis redescendons à Gudvangen situé au fond d’une admirable vallée en auge. Les freins sont à l’agonie.

Nous quittons la jolie route 13 et prenons la E16 qui permet de rejoindre Flam en 17km dont 16 en 2 tunnels. A la sortie, nous retrouvons le niveau de la mer et un bras du Sognefjord, l’Aurlandfjord.


 

 

 

Flam n’est pas un village, l’unique centre d’intérêt est la gare, avec tout au plus quelques hôtels et boutiques de souvenirs. Nous avons évidemment programmés de prendre le train de Flam à Myrdal durant notre séjour et d’effectuer l’itinéraire du retour en VTT.
Il est déjà 16h00 lorsque nous arrivons au guichet de la gare. Le train de 16h30 est complet, seuls nos VTT peuvent encore embarquer. Le suivant est à 17h30.

Le train fait une halte à la cascade Kjosfossen pour permettre aux voyageurs d’assister au spectacle. Une danseuse apparaît en musique au milieu de la cascade…

Nous récupérons nos vélos à la gare de Myrdal. Il est 18h15, nous sommes à 866m d’altitude, à l’ombre il ne fait pas chaud.
La première partie de la descente emprunte un chemin caillouteux très raide, puis une petite route empierrée. Nous apercevons les lacets taillés dans la roche de la voie ferrée.

Il est près de 19h30 lorsque nous retrouvons le CC. Dommage que nous ayons effectués cette descente si tard, la fraîcheur nous a fait oublier la beauté du décor.

Les CC sont interdits la nuit à Flam. Tous ont quittés le grand parking de la gare. Nous chargeons les vélos et en faisons de même.

Nous quittons la E16 sitôt traversé le premier tunnel et descendons au petit village d’Undredal.
Cette descente achève définitivement les freins. Le village est à flanc de colline, aucune possibilité de bivouac. Nous revenons sur la E16. Nous apercevons quelques CC garés en cercles en bord de route. Nous venons de trouver notre étape. 

Nous avons parcouru 213 km, 4977 km depuis le départ. Le CC n’a plus de frein et nous avons encore 2600km pour regagner Chenebier…

Samedi 12 août 2006

Nous prenons la route vers 10h00 en direction de Bergen par la E16. Nous traversons Voss, nous ne trouvons aucune des 3 aires de services recensées.
Nous déjeunons à l’intersection de la route 550. Nous arrivons à Bergen à 15h00 et nous rendons directement à l’aire Bobyl-center dans le quartier Sandvik.

 

Un transporteur a reconverti une zone de stockage de conteneur en aire de service.

L’accueil n’est pas très chaleureux. Les places se disputent. L’accès encombré à la zone de vidange provoque l’agacement des camping-caristes.

Nous partons à pied à la découverte de la ville. Les guides indiquent unanimement, qu’à Bergen il pleut très souvent, toujours …ou presque. Les cartes postales ne présentent d’ailleurs la ville que sous la pluie !  Pour nous, il fait un temps magnifique, les terrasses sont bondées et les Norvégiens torse nu.

Nous commençons notre visite par Bryggen, quartier réservé aux marchands allemands en 1350 et durant 400 ans, autorisés à y faire du commerce sur un pied d’égalité avec les habitants de Norvège. Morue des Lofoten, blé  en provenance du sud. Ghetto germanique au cœur de la ville, gouverné par une institution propre soumise au conseil municipal de Lübeck. Nous terminons par la visite du musée hanséatique, une reconstitution de la maison d’un marchand.

Nous traversons le marché aux poissons avant de rejoindre la ville moderne pour tenter de dénicher un restaurant. En désespoir de cause, nous dînons au Mac Do (190 Nok)…

Nous revenons au CC, et assistons au coucher de soleil. A 21h00, il fait toujours 23° !

Nous avons parcouru 151 km, 5128 km depuis le départ.

Dimanche 13 août 2006

Nous avons finalement vu la pluie à Bergen et nous quittons l’aire de service à 11h00 dans la grisaille. Nous prenons la route 550 en direction de Norheimsund. Nous faisons une petite halte à Steindalsfossen. La cascade n’a rien de grandiose mais elle se trouve sur le trajet des organisateurs de voyage et les bus se suivent en ronde sur le petit parking. 40 kilomètres séparent Norheimsund et Kvanndal. Nous longeons le Hardangerfjord, la route est sinueuse et étroite et pour la première fois depuis notre départ, le trajet me semble bien long. 

Nous arrivons à Kvanndal pour assister au départ du bac.
(209 Nok, 25.80€)

La prochaine traversée pour Utne est à 15h00. Nous avons une heure devant nous et en profitons pour déjeuner

Nous longeons maintenant le Sorfjorden. Nous sommes dans le Hardanger, le verger de la Norvège. Les deux rives sont couvertes d’arbres fruitiers. Des pontons sont installés sur le fjord pour permettre l’acheminement des fruits. Approchant d’Odda, les flancs deviennent plus raides et nous pouvons apercevoir de violentes cascades s’échappant du glacier Folgefonna.

Passé Odda, nous quittons le Fjord, la route s’élève à nouveau. La descente sur Roldal offre une succession de tunnel, dont un à colimaçon. Cela est confirmé par le Mio sur l’écran sur lequel apparaît un cercle complet.

Nous nous arrêtons au petit village de Roldal le temps de jeter un oeil à l’église en bois debout.
Nous traversons un plateau désertique, puis quittons la E134 pour redescendre à la stavkirke d’Eidsborg et retrouver la forêt.

L’endroit ferait un bivouac de rêve. Un panneau semble interdire le stationnement prolongé.

Un CC s’arrête, puis repart. Nous en faisons de même.

Nous revenons sur la E134. Aucune possibilité de bivouac ne se présente jusqu’à Seljord où nous passons une nuit calme sur le parking d’une salle communale.

Nous avons parcouru 365 km, 5493km depuis le départ.

Lundi 14 août 2006

Nous quittons rapidement Seljord pour une journée de route qui doit nous permettre de rejoindre la Suède. Le mauvais temps, qui nous a fait quitter prématurément les Lofoten, nous permet d’avoir toujours 3 jours d’avance sur le programme prévu, ce qui est très confortable. A la lecture du GDR, nous avons ajouté à notre voyage quelques jours de farniente en Suède, sur la côte du Bohuslan.

En fin de matinée, nous atteignons Heddal et visitons une des plus belle stavkirke de Norvège, qualifiée de cathédrale des stavkirker.

Nous traversons la province du Telemark, pays natal du ski. Chacune des fermes de la région possède de robustes greniers à vivres montés sur socles, les stabbur.

Il est très difficile de s’arrêter pour prendre une photo et c’est en roulant que Romain réalise cet authentique exploit !

Je gère toujours chaque ralentissement au frein moteur. Je me fais cependant surprendre à l’entrée de Kongsberg. Cette fois, je n’ai pas anticipé le gendarme couché…Je suis en troisième…La secousse à l’arrière du CC est terrible. Le porte vélos n’a pas résisté. Rien n’est tombé ni cassé, mais le tube qui supporte les 4 rails est plié. Nous nous arrêtons sur le parking d’une station service pour revoir l’installation. Nous rentrons finalement 2 vélos dans la soute pour ne laisser que les 2 autres à l’arrière du CC. Romain n’a plus de lit permanent, ce n’est pas grave, il dormira sur le lit dînette.

Nous passons au sud d’Oslo. De très longs tunnels à péage permettent de franchir le fjord. L’angoisse de la casse définitive du porte vélos dans l’un d’eux ne me quitte pas…A peine venons nous de quitter la Norvège, que nous abandonnons la E6 pour rejoindre la première station de la côte du Bohuslän, Strömstad.
Nous choisissons le Strömstads Camping (140,00 Skr la nuit, 15.20€). La saison est terminée, nous avons tout le choix de l’emplacement sous les pins.

Nous avons parcouru 295 km,  5788 km depuis le départ.