Marrakech

Lundi 27 décembre 2004

Une fois n’est pas coutume, nous laissons le camping-car et prenons l’avion direction Marrakech. Ce n’est que le samedi 11 décembre que nous optons pour cette destination, et peu de solution nous sont alors offertes. Nous nous décidons pour un autotour Marrakech et les oasis du sud marocain, utile reconnaissance pour un séjour plus long avec le CC. Il nous faut pour cela faire d’urgence une demande de passeport et accepter un départ de l’aéroport de Nancy-Metz.

L’avion en provenance de Marrakech se pose avec une heure de retard. Nous décollons vers 22h00 à bord d’un Boeing 737 de la compagnie Blue Atlas, une filiale de la compagnie Royal Air Maroc.

Nous prenons possession de la voiture de location réservée chez Budget, tandis qu’éclate une vive altercation entre deux agents de tour operator chargés de l’accueil des touristes. Nous sommes déjà dans l’ambiance…Même l’intervention d’un agent de police ne semble pas aider au règlement du différent.

Le véhicule qui nous revient est une Clio toute neuve avec malle arrière, à peine 300 km au compteur, juste le trajet depuis la succursale Renault de Casablanca. Excellente surprise.

Peu avant, la réceptionniste d’Etapes Nouvelles nous a remis notre road book et nous devons rejoindre l’hôtel Sahara Inn situé route de Casablanca. Nous parcourons à peine 4 km depuis l’aéroport et nous retrouvons devant la porte Bab Jdid, au pied de la Koutoubia. La jauge d’essence vient de s’allumer. Une station service est ouverte, j’en profite pour faire le plein et ne prendre aucun risque. Il est 2h00 passée, cinq à six jeunes travaillent encore dans la station et nous accueillent gentiment. Le lecteur refuse de passer la carte bleue. Je paye en euros, le taux de change des transactions de rue est très simple, 1 euros pour 10 dirhams.

Nous reprenons l’avenue de la Ménara, tournons à droite peu avant le Sheraton et longeons l’élégante avenue de France. Tandis que nous suivons la direction Casablanca, nous retrouvons soudain l’autocar Etapes Nouvelles. L’hôtel est à 100 m.

Mardi 28 décembre 2004

Nos chambres sont vastes avec chacune une salle de bains.

Seul bémol, il n’y a pas de chauffage alors que les nuits sont tout de même très fraîches. La clim de notre chambre fait bien plus de bruit qu’elle ne chauffe, celle des enfants ne fonctionne pas…

Nous déjeunons copieusement et nous préparons à la découverte de Marrakech.

La circulation sur l’avenue qui longe l’hôtel est très dense. Il m’est impossible de traverser pour prendre la direction du centre-ville. Les voitures roulent en total désordre sur toute la largeur de la voie, les charrettes tractées par les ânes et les 2 roues roulent, indifférent au sens de circulation. Un nombre inimaginable de piétons, traversent, tel des toréadors, au nez des automobilistes…

J’ai bien lu le GDR et les nombreuses mises en garde contre les faux guides sévissant à Marrakech. Malgré cela, nous sommes vite repérés par un homme en mobylette.

Nous circulons avenue Houmman el Fetouaki et venons de passer devant la Koutoubia lorsque celui-ci se positionne devant la voiture en nous faisant signe de le suivre.

Le flot de voiture ne m’offre d’ailleurs aucune autre possibilité. En moins d’une centaine de mètres, notre homme s’arrête devant une place de stationnement qui vient de se libérer et organise ma manoeuvre…Nous sommes tombés dans le piège en moins de 2 minutes !

Nous savons que nous venons de nous faire piéger, cependant nous nous sommes garés et il est finalement rassurant de trouver une personne pouvant nous aider à s’adapter à cet univers si différent.

Notre homme abandonne sa mobylette devant un garage tout proche et nous attire en direction du marché Berbère, soi-disant exceptionnellement ouvert en ce mardi matin (…)

La ficelle est grosse, nous nous retrouvons en fait dans un magasin d’artisanat, une véritable caverne d’Ali Baba sur 2 niveaux.

Nous sommes ébahis par la richesse de l’artisanat. Le commerçant est accueillant, et nous ne subissons aucun harcèlement.

Nous quittons les lieux, toujours devancés par notre pseudo guide. Nous revenons sur nos pas et entrons sur son invitation dans une pharmacie berbère, avant de revenir à la voiture. Nous souhaitons nous rendre place Jemaa el fna, notre homme sait sans aucun doute que la police touristique lui causerait quelques problèmes. Il nous abandonne donc ici, en nous laissant son numéro de portable. Cette petite aventure nous aura coûter quelques contrariétés et 3 euros…

Nous prenons la rue El Mouahidine, puis la rue Moulay Ismaïl et arrivons sur la place. Nous remontons la large allée qui borde le Square Foucauld reliant la place Jemaa el Fna à la Koutoubia.

La mosquée ne se visite pas. Nous contournons le minaret et traversons le parc de roses et d’orangers.

Plusieurs Marocains, que l’on ne peut manquer, sont rassemblés autour d’une fontaine et se proposent pour prendre des photos de groupes.

Nous revenons place Jemaa el Fna et nous dirigeons vers les souks, non sans une certaine appréhension.
Une nouvelle fois, nous sommes ébahis par la diversité des produits proposés. Nous osons à peine regarder les étalages de peur d’être assaillis par les marchands…D’évidence, l’appareil photo ne plait pas…Au détour d’une ruelle, alors que nous pénétrons dans le souk des ferronniers, je prends une photo d’un atelier où travaillent quelques enfants dans la fumée des soudures. Sitôt le cliché pris, un des enfants me pointe du doigt en prenant un air menaçant…je suis très mal à l’aise…

Nous sommes perdus et nous prenons cela avec un grand bonheur ! Romain ne semble pas partager ce sentiment.

Nous pensons être revenus place Jemaa el Fna lorsque nous débouchons sur la petite place de Rahba-Kedima. La place est bordée sur la droite de boutiques de plantes et poudres médicinales et sur la gauche de marchands de tapis. La façade d’une des maisons est couverte de tapis aux couleurs vives.
Nous retrouvons notre chemin et regagnons la voiture. Alors que je démarre, un homme en blouse accourre en pleine rue et s’accroche à la portière. Un gardien de parking ; officiel ou non, nous devons payer si nous voulons partir !

Nous avons, exceptionnellement ce jour et en raison du retard de la veille, droit au déjeuner à l’hôtel et nous mettons à profit ce moment pour nous reposer de toutes les émotions de cette première sortie…

Nous repartons vers 15h00 en direction de la palmeraie, après quelques achats dans le très beau centre commercial Marjane. La palmeraie couvre 13 000 ha, et comptait environ 150 000 palmiers irrigués par un ancien système de captage des nappes phréatiques. Aujourd’hui, plus rien ne fonctionne et la palmeraie est livrée aux promoteurs.

Nous revenons sur Marrakech pour assister au coucher de soleil sur la place Jemaa el Fna. Nous éprouvons de très grosses difficultés pour retrouver notre chemin, avant de retrouver la Koutoubia. Cette fois, plus question de s’aventurer dans la Médina en voiture, nous stationnons sur un immense parking en construction à deux pas de la porte Bâb Jdid.

Il est 17h30, les étales des restaurateurs ambulants sont installées au milieu des vendeurs de jus d’orange. Nous traversons la place et rejoignons la terrasse panoramique d’un des cafés bordant la place.

Nous sommes aux premières loges pour vivre cette fabuleuse animation et déguster notre premier thé à la menthe.

Nous quittons la place tandis que s’élève l’appel du muezzin.