Lofoten

Jeudi 3 août 2006

Le départ du ferry pour les Lofoten est prévu pour 16h30 ; nous avons tout notre temps pour rejoindre Skutvik. Cela tombe bien, le GDR indique que la route de Fauske à Skutvik est enchanteresse. Nous longeons le lac Skilvatnet. Isa trempe les pieds dans les eaux immobiles et limpides, l’eau n’est pas si froide…Le paysage est vraiment beau.

 

Nous effectuons plein et vidange à la station Shell d’Innhavet.

Première borne de service que nous rencontrons  en Norvège. Elle est impeccable

 

Nous quittons la E6 à Hamaroy direction Skutvik. La météo est radieuse, nous apercevons les énormes masses montagneuses, un avant goût des Lofoten.

Nous arrivons à l’embarcadère à 13h15. Un départ est prévu à 13h30. Nous sommes pratiquement seuls.

Le GDR précisait qu’il était préférable de réserver la traversée. Ce conseil est peut-être précieux début juillet, mais début août les 110Nok de réservation sont une pure perte. Suivant les conseils de certains internautes ccaristes, j’avais  également pris un billet pour véhicule de 6,00m, car il n’y avait, soi-disant, aucun contrôle…Le jeune Norvégien préposé à l’embarquement jugea d’emblée la dimension du Laika et ajusta notre billet (en déduisant tout de même le montant de la réservation). 

Nous accostons à 15h00 à Skovra, le temps d’une escale, puis reprenons la mer et débarquons à Svolvaer 15h45.

La E10 traverse les îles du nord au sud. Svolvaer se trouve sur l’île d’Austvagoy ; nous sommes au point le plus austral de notre voyage et quittons Svolvaer par le sud.

Nous prenons l’embranchement pour Henningsvaer. En contrebas de la route, nous apercevons la petite crique de Rorvikstrand. Des gens se baignent.

Nous sommes arrivés à Henningsvaer. Il est déjà 16h00, nous n’avons toujours pas trouvé le temps de déjeuner. Nous nous installons sur le parking à l’entrée du village et réparons cette erreur.

Deux ponts relient le village à l’île d’Austvagoy. Nous passons une bonne heure à visiter le village de pêcheurs. Le village est très calme, nous sommes déjà en fin de saison. Les séchoirs à morue sont vides et les bateaux le long des pontons en bois.
Nous quittons Henningsvaer et franchissons le pont suivant nous amenant sur l’île de Vestvagoy.

Nous nous installons pour la nuit sur un parking discret à l’écart de la route 815 face au village de Borg et son église moderne.

Nous avons parcouru 197 km, 3247 km depuis le départ.

Vendredi 4 août 2006

 

Nous faisons un petit crochet par l’église aperçue depuis le parking.

L’architecture moderne surprend mais se fond finalement bien dans le paysage.

Nous prenons la direction de Unnstad. Il fait un temps magnifique. La petite route qui serpente dans un paysage grandiose, nous conduit à un minuscule tunnel à voie unique. A la sortie de ce tunnel, nous avons la surprise de découvrir une baie merveilleuse et oubliée…

 

DE  STAMSUND A SVOLVAER (Petit Futé)

Ne manquez pas de tourner à gauche à Liland pour visiter l’étonnant village d’ Unnstad.

Avant le percement du tunnel dans la montagne, le village était complètement coupé du monde pendant l’hiver. A la sortie du tunnel, on a une vue superbe sur la petite vallée qui s’étend en contrebas face à la mer et entourée de montagnes infranchissables. Les petits champs cultivés sont partagés en parts égales d’une parfaite symétrie. Les maisons regroupées tout au bout se serrent frileusement les unes contre les autres face au large.

On dit qu’un bateau allemand a fait naufrage ici, il y a très longtemps, et que les survivants demeurés dans le village ont influencé l’esprit des habitants, ce qui explique la présence de ces champs rigoureusement rectilignes. On dit aussi que les éléments peuvent se déchaîner avec une telle violence que le sable arraché du fond de la mer étouffe les poissons ;  les habitants viennent alors les ramasser sur la plage.

On voit souvent des débris de bateau rejetés sur la rive et les quelques maisons qui composent le hameau ont été construites avec du « bois de Mourmansk ». Dans cette contrée où les arbres sont rares, les gens récupéraient les bois de bateaux russes naufragés qui venaient de la mer de Barents, passaient au large d’Unstad et parfois sombraient. A Borg également, l’un des endroits les plus exposés des Lofoten, d’effroyables tempêtes sont fréquentes. Là, 3 églises ont été balayées par les vents, la dernière en 1983.

Un sentier permet de longer la côte jusqu’à Eggum. Nous stationnons le CC près de la plage et effectuons une partie de la balade ; nous atteignons le phare et apercevons Eggum. Il fait un temps magnifique. Les premiers rayons du soleil apparaissent lorsque nous revenons sur nos pas. Nous sommes sur la face est de l’île et l’ombre est tenace au pied de ces énormes montagnes.

 

 

Recevoir la télé ici nécessite quelques adaptations. Une parabole collective est installée à l’intérieur d’un abri solidement arrimé au sol…Nous revenons au CC après 2h de balade.


Nous quittons Unnstad après déjeuner et rejoignons Utakleiv et la plage d’Haukland.

Toutes les éloges que nous avons pu lire de cet endroit sont justifiés. Mer turquoise, sable blanc, montagnes et pics grandioses qui font que ces îles figurent parmi les plus belles du monde… Seuls les incertitudes de la météo peuvent justifier quelques réserves. Pour notre part, nous sommes comblés.  Des gens se baignent, d’autres sont allongés sur des serviettes, d’autres encore disputent une partie de volley, une animation de plage ordinaire alors que nous sommes bien au-delà du cercle polaire…

Nous longeons la côte à pied sur le chemin menant à Uttakleiv. Nouvelle magnifique balade de 2h.

 

 

De retour, les deux plus courageux d’entre nous ne peuvent résister à l’attirance de l’Océan Glacial Arctique.

Il est 18h30. La journée est tellement belle que nous voulons en profiter pour voir un maximum de chose. Nous reprenons la route et filons à Nusfjord.
Nous reprenons la E10, franchissons le tunnel qui relie l’île de Vestvagoy à l’île de Flakstadoy et bifurquons à gauche pour rejoindre ce minuscule port de pêche blotti au bord d’un petit fjord. Les quais en bois, en forme de fer à cheval, sont déserts si ce n’est des derniers touristes égarés comme nous. La saison de pêche est déjà bien loin, les séchoirs sont vides et la saison touristique vient de s’achever.

Il est près de 20h00, nous quittons Nusfjord et partons à la recherche d’un lieu de bivouac.

Nous nous arrêtons à la sortie de Ramberg, sur un large terrain face à la mer. La route contourne toute la baie, nous apercevons les deux ponts permettant de rejoindre l’île de Moskenesoy.

Nous avons parcouru 93 km, 3340 km depuis notre départ.

Samedi 5 août 2006

Le soleil ne nous quitte plus. Nous poursuivons notre route en direction du sud. Nous traversons des paysages de mer et de montagne, et toujours des petites maisons rouges ou jaunes sur le moindre terrain disponible.

Au détour d’un virage, nous découvrons Hamnoy. Un petit parking permet une halte photo idéale. Une aire de service est également installée sur le parking ; ce doit être la cohue en pleine saison…Jamais nous n’avons effectué nos pleins et vidanges dans un cadre aussi majestueux.

De plus en plus d’habitations, nous nous approchons de Reine. Nous franchissons un nouveau pont, nous arrivons à Sakrisoy. Un autre pont, nous y sommes.

Quelques CC ont déjà envahi le petit parking surplombant cette baie magnifique. Dans ce va et vient de camping-cars, une place vient de se libérer, nous allons pouvoir visiter tranquillement, à pied et sous le soleil, ce village présenté comme le plus beau de Norvège.

Chacune des maisons arbore fièrement le drapeau du pays. La place du village est en herbe, des tables de pique-nique couvertes sont disposées de part et d’autre. Comme à l’habitude, nous achetons notre pain de mie sous vide dans l’épicerie-station service du village ; avec le GO, ce n’est heureusement que notre seul achat dans ce pays si onéreux. (Le sachet de pain est à 25Nok-3.23€, le litre de GO est à 11.42Nok-1.478€)

Nous revenons au CC vers 12h30. Alors que nous déjeunons, nous n’apercevons pas le changement de temps qui est en train de se produire.

Lorsque je sors du CC vers 14h00, l’évolution est spectaculaire. Je revisionne avec un profond regret les photos prisent une heure plus tôt. En regardant ces photos, je suis surpris de ne pas reconnaître le clicher si souvent présenté de la baie de Reine.

Je trouve enfin le lieu offrant cette vue, à une centaine de mètres du parking, à l’entrée du pont, le plus haut possible au dessus de la végétation. Je pense que plus d’un photographe aura la sensation d’avoir loupĂ© quelque chose à son retour…

Nous abandonnons l’idée de rejoindre A en vélo.

Nous visitons A dans la grisaille. Nous continuons vers le sud du village jusqu’au bord des falaises.

Quelques campeurs ont plantés leur tente face au cap sud de l’archipel, la nuit s’annonce venteuse.

Nous revenons vers l’intérieur des terres en longeant un fjord, puis découvrons un lac paisible avant de retrouver les séchoirs vides et les premières maisons.

Nous quittons A, et passons la nuit en compagnie de quelques CC sur un parking dominant la mer, au pont de Djupfjordbrua.

Nous avons parcouru 42 km, 3382 km depuis notre départ. Le beau temps nous a quitté.

 

Dimanche 6 août 2006

La pluie n’a pas cessé de la nuit, et il pleut toujours. J’avais prévu de quitter les îles mardi matin, et c’est au mieux le temps qu’il faudrait pour que la météo s’arrange. Prolonger notre séjour devient inutile. Nous quittons donc les Lofoten à regrets, mais avec tout de même la satisfaction d’avoir vu, au pas de course certes, les plus beaux paysages sous un soleil radieux.

Nous arrivons à l’embarcadère avant 9h00, dans l’espoir de pouvoir modifier notre réservation. Un départ est prévu à 10h00  et quelques CC forment déjà une file. J’avais réservé par internet une traversée pour un CC de 6,00 m. Aucun problème pour avancer notre date de départ, en revanche la longueur du Laika ne passe pas inaperçue. Nous devons à nouveau régler la différence. Nous sommes néanmoins remboursés des frais de réservation nous ramenant la traversée à 1445Nok, soit 178.50€.

Nous quittons les Lofoten sous la pluie en laissant sur le quai quelques CC retardataires. 


Le ferry est laid, il pleut, il fait froid et nous avons faim. Notre ferry s’immobilise sur le quai de Bodo à 13h30, l’Express Côtier est à l’escale.

La ville de Bodo, rasée durant la Seconde Guerre Mondiale, n’a aucun charme sous la pluie. Nous quittons rapidement la ville en direction de Fauske, où nous retrouvons sur 70km notre route de l’aller. 

La végétation se raréfie à l’approche du Cercle Polaire, les quelques bouleaux rabougris laissent place à une immense étendue désertique parsemée de plaques de neige.

Nous arrivons au musée commémorant le site un peu avant 19h00, nous permettant la visite de la boutique de souvenirs et l’achat de quelques cartes postales. Tout est horriblement cher, une carte et un timbre reviennent à 1.90 €…

Nous nous sommes installés pour la nuit sur le grand parking à l’entrée du Polarsirkelensentret à 650m d’altitude et 66°33’ de latitude nord. Isa prépare le dîner lorsque qu’un CC allemand se gare à 50 cm de nos fenêtres…Nous nous déplaçons de l’autre côté du parking, notre nouveau voisin ne s’est pas senti gêné…


Nous avons parcouru 167 km, 3549 km depuis le départ.