Les Fjord de l'Ouest

Mercredi 4 juillet 2018

Nous passons une sixième nuit en Islande bien reposante.


Aujourd'hui, nous avons un peu plus de 300km au programme pour rejoindre Isafjördur, la "capitale" des fjords de l'ouest.

Nous suivons la route 68 en direction d'Holmavik, celle-ci laisse place rapidement à une piste. Nous nous arrêtons le temps de prendre quelques photos de deux étranges menhirs plantés au bord du fjörd, mais nous sommes une nouvelle fois vite pris en chasse par plusieurs sternes.

D'innombrables troncs gisent le longs des côtes alors qu'aucune forêt ne pousse dans ces contrées ; ce sont des bois flottant originaires de Russie ou d'Amérique du nord, ayant été transportés par les courants jusque sur les côtes d'Islande. Ces bois sont précieusement ramassés pour servir de matériaux de construction ou de combustible.

Nous nous arrêtons pour déjeuner sur une belle plateforme naturelle au dessus du fjord un peu avant de rejoindre la route 61.

Nous reprenons la route et arrivons à Holmavik.

Le port de pêche semble toujours très actif. Une imposante église contemporaine domine celui-ci, et comme presque dans chaque petit port que nous traversons, une imposante sculpture en inox a été installée face à la mer. Pour la première fois depuis notre arrivée sur l'île, nous voyons un panneau à l'intention des camping-caristes rappelant que ceux-ci ne peuvent s'installer sur le port mais doivent rejoindre un camping...

Nous laissons la route 61 pour la 643 et continuons vers Drangsnes.

Nous effectuons la petite boucle par la 645 et retour par la 643, les paysages sont magnifiques, nous avons même droit à un peu de ciel bleu...

Revenus sur la route 61, nous quittons le bord de l'eau pour franchir un col où la neige est encore présente, puis plongeons vers l'immense fjord Isafjardadjup.

Celui-ci se ramifie en toute une séries de fjords plus petits que notre route doit contourner, le temps passe vite et nous n'avançons guère... Cet itinéraire n'a rien de lassant, bien au contraire, car plus nous approchons de notre but, plus les fjords sont beaux et les parois abruptes...

Un large parking se présente, en retrait de la route, tout au fond du dernier fjord avant d'arriver à Isafjördur, nous saisissons cette belle opportunité et nous y installons pour la nuit (65.965260, -23.085492)

 Nous avons fait 350km ce jour, 1 390km depuis notre arrivée en Islande.

Jeudi 5 juillet 2018

Nuit tout aussi tranquille que les précédentes. Pas très loin de nous, un paysan est déjà occupé à ramasser ses foins. Sa ferme est toute proche.

Depuis que nous sommes en Islande, nous constatons que les fermes se succèdent le long des côtes et que la plupart des terrains sont privés...

Nous partons pour Isafjördur, ce matin il fait un temps magnifique.

Pour rejoindre cette petite ville nous devons contourner le fjord Skutulsfjördur, et nous avons tout le loisir d'admirer ce merveilleux port naturel au pied de ces immenses falaises.


Nous profitons de l'aire de service gratuite mise à notre disposition à l'entrée de la commune, puis allons faire nos courses au supermarché Netto sur le port.


Isafjördur est aussi le chef-lieu de la région et compte tenu de sa situation géographique éloignée, tous les services s'y retrouvent, notamment un hôpital, un commissariat de police, un centre universitaire et un aéroport.

Nous parcourons les quelques rues de la ville, les maisons sont systématiquement bardées de tôles ou de bois, et peintes avec des couleurs bien voyantes...

Pour midi, nous avons prévu de déjeuner au restaurant du musée maritime. Le GDR mentionne celui-ci et les camping-caristes croisés à Siglufjördur nous l'ont également chaudement recommandé.

L'unique salle comporte trois rangées de grandes tables et de bancs et le service est réduit au strict minimum. Une marmite de soupe attend le client sur le coin du fourneau et dans trois grosses poêles mijotent les plats principaux. Le tout est excellent et à volonté, les sauces qui accompagnent les poissons sont un vrai régal. La soupe est à 1000ISK (8€), le plat à 2400ISK (19€) et la bière à 800ISK (6,40€). Jamais nous ne pensions si bien manger en Islande !

Sitôt le repas terminé, nous récupérons notre véhicule et partons pour Bolungarvik.

L'ancienne route côtière est fermée et c'est par un tunnel que nous rejoignons ce petit port de pêche. Nous allons au bord du fjord jeter un oeil au musée maritime d'Osvör, la reconstitution d'un minuscule village de pêcheurs regroupant deux maisons et quelques séchoirs au toit couvert d'herbe, et poussons jusqu'à un phare orange flashy, certainement bien utile dans la grisaille. De cet endroit, le panorama sur la baie de Bolungarvik est exceptionnel.

Nous traversons le village, l'arrière de celui-ci est dominé par un montagne haute de 600m et à voir le gigantesque pare-avalanche construit, les menaces sont ici bien réelles... Le coût de celui-ci et du tunnel de cinq kilomètres pour y parvenir en sécurité parait bien élevé pour un village d'à peine 850 habitants...

Nous prenons la direction de la baie de Skalavik, puis bifurquons en suivant l'indication Latrar Air Station. La route s'élève brusquement tandis que nous entrons dans la brume. Le bord de route semble vertigineux et je redoute un éventuel croisement...

La brume se déchire alors que nous atteignons le sommet, l'ancien radar de l'OTAN nous apparaît soudain. Le fjord Isafjardardjup est juste à nos pieds, à la verticale, 600m plus bas...

Nous redescendons vers l'intersection et partons cette fois vers Skalavik. Une belle piste nous conduit vers une jolie baie, avec un petit camping quasiment inoccupé au bord d'un ruisseau paisible.

Le temps d'une petite balade le long de la baie et nous revenons vers Bolungarvik. Nous pourrions rester dans ce bel endroit, prendre notre temps, mais le ciel bleu ne va pas durer et nous avons encore tant de choses à voir...

Nous retraversons Isafjordur, une petite halte au Vinbudin (le magasin d'état vendant l'alcool) pour acheter quelques bières et partons pour Sudureyri. Un premier tunnel, puis un embranchement pour un second. Ceux-ci sont à voie unique, et des points de passage sont prévus à intervalles réguliers pour permettre les croisements. Je n'aime pas particulièrement et j'ai un peu de mal à apprécier les distances et choisir les parkings les plus adaptés, soit je m'arrête trop tôt, soit trop tard... Et lorsque l'on suit un camion, on ne voit strictement rien et quand il s'arrête, celui-ci occupe le parking à lui tout seul et l'on se retrouve nez-à-nez avec le véhicule arrivant en face...

Sudureyri est implanté à l'embouchure d'un fjord très étroit. C'est un village avant-gardiste sur le plan environnemental, où les pêcheurs locaux s'efforcent de pratiquer une pêche durable. Le site est joli mais la lumière décline déjà... Nous revenons sur nos pas et retournons dormir sur le parking de la veille.

Nous avons fait 150km ce jour, 1 540km depuis notre arrivée en Islande.

 

Vendredi 6 juillet 2018

Nous étions une nouvelle fois seuls cette nuit. Ce n'est pas que cela nous déplaise, mais il faut bien admettre que tous les camping-cars que nous croisons en journée rejoignent un camping pour la nuit... Nous trouvons sur internet une réponse assez claire sur le site du ministère de l'environnement au sujet des bivouacs,  may-I-camp-anywhere

Autant dire qu'avec un camping-car, il n'y a plus d'autre alternative. Les islandais, qui ont trouvé le filon en louant tout et n'importe quoi en guise de camping-car, trouvent maintenant qu'il y en a beaucoup trop... Pourtant, ce ne sont pas les camping-caristes avertis qui posent problème, mais plutôt les touristes à qui ils louent des véhicules mal équipés et auxquels ils vantent les grands espaces de liberté...

Nous décidons finalement de profiter de notre présence à Isafjordur pour acheter au bureau de poste, la fameuse Camping card, qui moyennant 18 900ISK (152€),  donne accès pour 28 nuitées à 39 campings repartis sur pratiquement tout le pays, soit 5,40€ la nuit, hors taxe de séjour. Il nous reste 13 nuits à passer en Islande, c'est forcément moins intéressant mais cela reste correct. Reste à voir la qualité des campings..

Nous reprenons la route vers Isafjördur, il fait un temps merveilleux mais nous savons déjà que cela ne va pas durer... Trois bateaux de croisière mouillent devant le port, ce ne sera plus la même ville que nous verrons ce matin.

Cet après midi à 15h00, la France affronte l'Uruguay en quart de final de la coupe du monde. C'est un rendez-vous que nous ne voulons pas rater. Une fois nos achats terminés, nous nous mettons à la recherche d'un endroit tranquille avec une bonne réception 3G. Nous profitons de notre nouvelle carte pour essayer le camping Tungudalur sur la route de Pingeyri.

Le camping est très bien, au pied d'une cascade, en revanche nous sommes au fond d'une vallée et il est impossible de recevoir la télé. Nous quittons le camping et revenons près du fjord.

La France bat l'Uruguay 2 à 0. Yes! 

Comme prévu, la météo a changé en cette fin d'après midi, la pluie est annoncée pour demain, nous ne voyons finalement plus d'intérêt à rester ici, nous décidons de continuer notre route.

Nous alternons routes et pistes, bords de fjords et massifs enneigés. Nous faisons une halte pour admirer la cascade de Fjallfoss, puis nous atteignons l'intersection avec la piste pour Patreksfjördur via Bildudalur. Un choix se présente à nous, compte tenu des prévisions météo nous décidons de renoncer aux falaises de Latrabjarg. Nous avons déjà vu des macareux et faire autant de mauvaises pistes pour ne rien voir... Nous prenons le raccourci pour Flokalundur.

Nous avons fait 150km ce jour, 1 690km depuis notre arrivée en Islande.

 

Samedi 7 juillet 2018

Le camping Flokalundur n'a rien d'exceptionnel, c'est avant tout un camping de passage. Nous avons entendu des arrivées bien tardives et des départs aux aurores.


Nous nous mettons en route. Avant de partir, nous allons voir la piscine de la source d'eau chaude Hellulaug. Quatre personnes occupent déjà le bassin et plusieurs autres attendent leur tour. Nous préférons filer.

Du petit port de Brjanslaekur, tout près de Flokalundur, il est possible de prendre un ferry pour Stykkisholmur et la péninsule de Snaefellsnes. Un temps j'avais envisagé cette solution mais le tarif et la météo nous en ont dissuadé, et c'est donc une étape de plus de 300km qui nous attend, de piste essentiellement.

Nous traversons une zone particulièrement sauvage, celle-ci nous donne l'occasion de faire une pose barbecue au bord d'un fjord géniale...


Nous retrouvons le maccadam sur quelques kilomètres, les grosses fermes se succèdent à nouveau, seuls changent la couleur des toits et celle des balles de foins qui nous font penser à de gros chamallows blancs et rose pâle...

Nous passons Budardalur, nous bifurquons sur la piste 54. Celle-ci est entièrement constituée de sable volcanique, notre véhicule n'a jamais été aussi sale...

Nous prenons ensuite la route de la presqu'île de Stykkisholmur et nous nous arrêtons tout au bout de celle-ci devant le port.


Le ferry en provenance des fjords du Nord-Ouest entre justement dans le port et donne un peu d'animation. Un gros rocher avec quelques orgues basaltiques offre une protection naturelle à celui-ci; nous grimpons au sommet, occupé par un minuscule phare orange, nous avons une vue magnifique sur le village et les îles et îlots de la baie.

Nous marchons ensuite en direction de la grosse église blanche qui domine le village, les maisons qui bordent les rues sont très coquettes, certainement le plus souvent destinées à accueillir les touristes.

Nous arrivons à l'église, le parking semble démesuré. Son architecture audacieuse et sa structure en béton toute blanche est aux antipodes des autres constructions du village.

Notre vue plonge sur un lotissement en bord de mer, nous trouvons plutôt curieux de s'agglutiner alors que les étendues sont immenses...

Nous reprenons la route et suivons la côte jusqu'au camping d'Olafsvik.

Nous avons fait 340km ce jour, 2 030km depuis notre arrivée en Islande.

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