Les Villes coloniales


dimanche 5 janvier 2020 - J187

Nous quittons Tequila et revenons sur l'autoroute 15. Nous traversons la grande ville de Guadalajara sans aucune difficulté et poursuivons vers Guanajuato via la ville de Leon.

Cette région du nord de Mexico a été le centre de la Nouvelle-Espagne  durant trois siècles et beaucoup de villes fondées durant cette période sont classées au Patrimoine mondial de l'Unesco. Pour notre circuit nous en avons retenu quatre, pour leur proximité géographique et, au moins pour les trois premières, leur taille moyenne. Ce sont Guanajuato, San Miguel de Allende, Patzcuaro et Morelia. 

Nous quittons l'état de Jalisco et entrons dans l'état de Guanajuato. Pour notre première étape, nous plaçons la barre haute puisque la capitale de celui-ci est surnommée "la perle des villes coloniales".

Nous avons prévu de nous installer au Morill RV park. Ce camping est situé au nord de la ville et nous arrivons par le sud. Nous savons que se fier au GPS peut être risqué car cette ville est traversée par plusieurs tunnels et qu'elle comporte un grand nombre de ruelles très étroites dans lesquelles il est impensable de s'aventurer en camping-car. Du reste, des personnes attendent les touristes à l'entrée de Guanajuato et proposent des cartes gratuites de ces tunnels et un accompagnement éventuel moyenant quelques pesos. 

Nous prenons la carte mais décidons de continuer par nos propres moyens. 

Nous franchissons un tunnel et arrivons au coeur d'un quartier. Nous sommes presque arrivés, mais la rue empierrée que m'indique le GPS est très raide et serpente entre les maisons sans aucune visibilité... Je monte, c'est un véritable stress car je ne vois pas le bout de cette ruelle, enfin nous arrivons devant la grille du camping... 

Ce n'est pas à proprement parler un camping que nous découvrons, mais plutôt d'un parking aménagé en terrasse. Il y a quelques voitures mais aucun campeur. A y regarder de plus près, un robinet de puisage et une prise de courant sont encastrés dans le muret en pierres près d'une belle place sur l'une des extrémités. De plus, de cet emplacement la vue sur la ville est extraordinaire... Il n'y a personne, nous nous y installons en attendant.

Antonio, le propriétaire des lieux, se présente dans la soirée et nous ouvre les sanitaires. Ceux-ci sont très bien, équipés de douches chaudes. Le tarif est tout aussi intéressant, 180 pesos, soit 9 € par jour avec électricité...

Nous avons parcouru 363km ce jour, 33 883km depuis notre arrivée à Halifax.     


lundi 6 janvier 2020 - J188

Une fois la nuit tombée, tous les chiens du quartier se sont mis à aboyer... Cela a duré toute la nuit, heureusement nous avons des boules Quies...

Nous partons à la découverte de Guanajuato. Nous descendons à pied la rue par laquelle nous sommes arrivés la veille, et contrairement à ce que j'imaginais, celle-ci n'est pas en sens unique et les petits camions et les mini-bus l'empruntent. C'est encore pire que ce que je pensais, j'ai eu beaucoup de chance de ne croiser personne...

Une fois en bas de la côte, nous comprenons que le centre historique se situe sur l'autre versant de la colline qui est devant nous. Après quelques hésitations, nous décidons de passer par le tunnel, comme de nombreux piétons. Nous arrivons près de la Plaza de la Paz, devant la Basilica de Nuestra Señora de Guanajuato.

Nous parcourons les quelques rues de ce quartier, autour de l'université de la ville et le Templo de la Compañia de Jesus, à la façade très chargée de style baroque espagnol. Ce style est appelé churriguesque, du nom de l'architecte-sculpteur espagnol José Benito Cherruguera. Nous arrivons sur la Plaza san Fernando. Sa fontaine et ses terrasses de bars ombragées nous incitent à nous y installer, nous reprenons un petit déjeuner...

Un fois nos forces reprises, nous partons à l'assaut du Monumento de Pipila, une immense statue d'un héros de la guerre d'indépendance qui domine tout le quartier historique de la ville. Le chemin pour y parvenir est long et pentu, d'autant que nous grimpons sans itinéraire précis, au gré de nos intuitions. Le dédale des ruelles et escaliers entre les maisons colorées baignées de lumière est un enchantement...

Un dernier escalier interminable nous conduit enfin au Pipila, un panorama extraordinaire nous y attend. Sous nos yeux s'étend toute la ville, bâtie sur une succession de collines. Les maisons sont multicolores, sans exagération, et le blanc semble encore dominer. Je peine à trouver les photos qui retranscrivent cette vue, cet ensemble très harmonieux nous fait penser à Chefchaouen au Maroc, en plus grand, beaucoup plus grand...

Nous quittons ce point de vue et rejoignons une terrasse de café un peu en contrebas. Celle-ci  est tenue par deux dames âgées. Nous sommes les seuls clients installés tout au bout de la terrasse, en balcon au dessus de Guanajuato. Leur accueil est charmant, Isa prend une bière et je commande un tequila. La dame n'en finit plus de nous apporter des accompagnements, en plus de la téquila, j'ai un verre de sangrita (mélange de jus de tomate et d'orange), du sel, du tabasco et une quantité inouïe de citrons verts coupés... Vient le moment de régler l'addition, la dame vient avec la note, 77 pesos, soit à peine 4€ pour nos deux consommations. Nous laissons 100 pesos, elle est ravie, comme nous aimons cette ville !

Ces efforts et l'apéro nous ont mis en appétit, nous décidons de rejoindre le Mercado Hidalgo, le grand marché couvert au coeur de la ville commerçante. Les stands de restauration sont ouverts, cependant des travaux de rénovation et de peinture sont en cours au-dessus de ceux-ci, et je trouve l'ambiance un peu poussiéreuse. Nous quittons le marché et allons déjeuner juste en face dans un petit restaurant de tacos. Nous en prenons "al pastor", c'est à dire garnis de viande découpée sur un rotissoir tournant type kebab ou gyros grec. Les garnitures sont à disposition sur les tables, oignons, petits morceaux d'ananas ou de tomate macérés, sauce piquante. C'est un régal. 

Retour au camping-car et bilan financier de la journée: camping 9€, petit-déjeuner en terrasse 6€, appéritif 5€, restaurant 8€, café thé et patisserie en boulangerie 4€. Total  32€. Nous divisons notre budget journalier par deux, vive Guanajuato!


mardi 7 janvier 2020 - J189

Guanajuato compte 70 000 habitants. La ville fut un important centre minier à la période coloniale et son sol est un véritable gruyère. Les galeries sont aujourd'hui utilisées en tant que tunnels routiers, parkings voire rues souterraines.

Enchantés par notre première journée à Guanajuato, nous repartons à la découverte de la ville.

Cette fois nous explorons d'autres "callejones" (ruelles), notamment au-dessus de la Plaza de Mexiamora.

Puis nous retournons déjeuner près du Mercado Hidalgo. Nous consacrons la fin d'après-midi, au jardin de l'Union et au Teatro Juarez qui lui fait face. 

Ce théâtre a été inauguré en 1903 en présence du dictateur Porfirio Diaz. il comporte quatre niveaux de balcon. La décoration intérieur de la salle de spectacle en stuc est d'inspiration mauresque, alors que le reste du bâtiment est un patchwork d'architecture grecque, romaine et Art Nouveau.

Retour au camping, cette fois nous évitons le tunnel et découvrons encore un nouvel itinéraire.

Nous sommes loin d'avoir terminé la visite de la ville, mais certaines curiosités ne nous attirent pas particulièrement, le musée des Momies notamment où des cadavres humains sont exposés, aussi demain nous prendrons la direction de San Miguel de Allende.


Mercredi 8 janvier 2020 - J190

Sur le point de partir, je m'aperçois ce matin que ma roue à l'arrière droit est bien dégonflée. Je sors mon petit compresseur, réajuste la pression et quittons le Morill RV Park. 

La ruta panoramica, la route qui contourne la ville, est juste au dessus du camping. Pour éviter les frayeurs de la grimpette, c'est surtout l'accès le plus aisé en arrivant de l'ouest. Nous suivons cet itinéraire puis nous nous arrêtons en chemin pour faire quelques courses dans un supermarché.

Avant de continuer vers San Miguel de Allende, je dois faire réparer mon pneu. La morphologie de la ville ne favorise pas l'installation de garage, et nous devons parcourir plus de dix kilomètres pour en trouver un. Il faut préciser qu'ici, chaque réparateur a sa spécialité, et celui qui s'occupe des freins ne répare pas les crevaisons...

L'artisan que j'ai trouvé a une petite cabane en bord de route, ses deux gars sont assis sur des pneus et attendent le client. Je m'arrête et explique ma situation à l'un deux. Il part chercher son cric et s'apprète à lever la voiture avec la cellule alors que celle-ci est totalement en dévers... Je l'arrête à temps et mets la voiture de niveau, il démonte la roue et la place dans un bac rempli d'eau. Verdict: le pneu n'a rien, c'est la jante alu qui est fissurée... Il ne peuvent rien faire. 

Pour récupérer la roue de secours je dois déposer la cellule. Après une courte réflexion nous décidons de revenir nous installer au camping.

Notre emplacement est toujours disponible et nous ne sommes pas mécontents de le retrouver malgré tout. 

Je dépose la cellule et change la roue, puis repartons en pick-up à la recherche d'une jante acier.

Un spécialiste nous est conseillé sur la route de Silao à la sortie de la ville, R&R. Le gérant est très sympathique et cette fois cela ressemble un peu plus à un garage... Hélas, il n'a pas de jante correspondante. Il me propose soit d'en adapter une à la disqueuse, ce que je refuse, soit de ressouder notre jante alu pour 500 pesos$, environ 25€. Cela m'embêtait d'abandonner notre belle jante alu, nous partons pour cette solution. Notre roue sera prête demain soir. 

Nous avons parcouru 51km ce jour, 33 934km depuis notre arrivée à Halifax.   


Jeudi 9 janvier 2020 - J191

Nous passons la matinée au camping, puis retournons déjeuner en ville près du Marcado Higalgo. Sur le chemin du retour, Isa en profite pour faire un arrêt chez une coiffeuse. Coupe et couleur, 270 pesos, soit 13,50€... Décidemment cette ville a tout pour plaire!

La roue n'est pas prête lorsque nous arrivons. La soudure a été faite mais le pneu reste à monter. Le jeune mécano gonfle la roue, puis la place dans le bac. La jante fuit toujours... Le gérant garde le sourire, il faudra revenir demain... Pour mettre à profit ce nouveau contretemps, nous décidons de faire une lessive.

Nous n'avons encore pas vu de laverie automatique au Mexique, uniquement quelques blanchisseries artisanales. Nous en trouvons une près du supermarché où nous nous sommes arrêtés la veille. Pas de chance cette fois encore, après nous avoir indiqué qu'un délai express était possible moyennant un supplément, la dame nous informe que celui-ci s'avère inopérant une fois que nous apportons notre linge... Elle nous indique néanmoins une autre adresse en bas de la ville. Cela parait fonctionner, 27 pesos le kilo de linge, 1,30€, notre linge devait être prêt, lui aussi, pour demain soir.

Nous avons  parcouru 30km ce jour, 33 964km depuis notre arrivée à Halifax.


vendredi 10 janvier 2020 - J192

Nous ne sommes plus seuls au camping, deux familles sont arrivées hier soir en vans. 

A priori, aujourd'hui nous devrions passer notre dernière journée à Guanajuato. Le fait est, le linge et la roue sont prêts. Le mécano remonte notre roue et j'en profite pour lui faire inverser les autres roues. 

Retour au camping. Un nouvel arrivant s'est installé, un camion 4x4 allemand. Cette fois le camping est plein!

Nous avons  parcouru 20km ce jour, 33 984km depuis notre arrivée à Halifax.

  


samedi 11 janvier 2020 - J193

Nous venons de passer notre sixième nuit à Guanajuato. C'est la première fois du voyage que nous restons si longtemps sur le même emplacement, et ce fut un séjour formidable. Je repose la cellule, fais les services et nous partons. 

Le trajet est court pour rejoindre San Miguel de Allende. Nous traversons des zones inhabitées toujours à plus de 2 000m et arrivons à l'étape.

Ioverlander indique principalement des parkings le long des rues du centre ville. Le souci est que nous sommes samedi et qu'il y a beaucoup, beaucoup de monde en ville... Nous tournons durant près d'une heure dans des ruelles très étroites et au moment où je m'apprête à abdiquer, Isa aperçoit un petit parking près de la gare routière à l'entrée de la ville. Elle descend de voiture pour se renseigner. Aucun problème, le gardien nous attend  et nous ouvre la porte, 80 pesos soit 4€ les 24h00 et nous pourrons y passer la nuit... Nous partons à la découverte de la ville.

San Miguel de Allende compte 70 000 habitants et a été classée au Patrimoine mondial de l'Unesco en 2008. La ville est bâtie sur une colline, et les quartiers les plus anciens sont au sommet de celle-ci. Elle est aussi colorée que Guanajuato, mais ici seulement deux couleurs dominent, le jaune et le rouge brique.

Le centre animé se trouve autour de la Plaza Principal et de la Parroquia de San Miguel Arcangel. Cette dernière a une curieuse architecture qui lui donne un air de Sagrada Familia. Nous laissons ce quartier très touristique de la ville pour les ruelles de la partie haute. ici, toutes les maisons ont fait l'objet d'une rénovation et sont à présent propriétés d'américains aisés. Sur les toits de ces belles maisons bâties en gradin, de magnifiques terrasses végétalisées ont été aménagées. Les prix ont flamblé, c'est vraiment très beau mais il n'y a plus aucun mexicain...  

Nous revenons prendre un verre près de la Plaza Principal, puis retournons au CC la nuit tombée. La porte de notre petit parking est fermée avec un cadenas, le gardien a changé et ce dernier surveille de très près un pick-up garé à côté de nous, qui a déjà filé deux fois sans le payer... 

Nous avons parcouru 104km ce jour, 34 088km depuis notre arrivée à Halifax.



Dimanche 12 janvier 2020 - J194

Nuit super tranquille, un vrai bon plan ce parking.

Nous reprenons la route pour notre étape suivante, la ville de Patzcuaro. Cette fois nous avons un peu plus de kilomètres à parcourir, environ 250, et c'est toujours par autoroute que nous nous déplaçons. Nous restons entre 2 000 et 2 200m d'altitude et margré cela la température oscille autour de 25°c.  

Nous quittons l'état de Guanajuato et entrons dans celui de Michoacan. Nous route traverse le lac de Cuitzeo. C'est le deuxième plus grand réservoir d'eau douce du Mexique et il est en cours d'assèchement.

Notre GPS nous fait quitter prématurément la route principale et c'est par des petites routes étroites et pittoresques que nous entrons dans Patzcuaro. Nous sommes dimanche et la circulation est encore plus compliquée qu'à San Miguel dans le centre ville. Nous trouvons finalement à nous garer dans une rue le long d'un trottoir à une centaine de mètres de la Plaza Grande.

Patzcuaro compte 92 000 habitants. La ville a gardé de son passé colonial ses rues pavées de dalles de roches volcaniques noires, ses toits de tuiles rouges, ses maisons blanches et ses menuiseries rouges, qui la font ressembler aux villages du pays basque. Cette tradition est bien gardée et toutes les enseignes, sans aucune exception, sont peintes sur les façades avec la même calligraphie. L'immense Plaza Vasco de Quiroga bordée de belles maisons coloniales à arcades est très animée en ce dimanche après-midi et très agréable.

Nous faisons le tour des petites places et églises de la ville, puis visitons la Casa de los 11 patios, un ancien couvent dominicain reconverti en atelier d'artisanat local. Nous faisons encore quelques courses dans les petits commerces locaux et revenons au cc. Nous décidons de rester là pour la nuit.

Nous avons parcouru 245km ce jour, 34 333km depuis notre arrivée à Halifax.


lundi 13 janvier 2020 - J195

La nuit ne fut pas très bonne. Il y a eu de la circulation tout au long de la nuit et au final nous avons passé peut-être la pire nuit de notre début de voyage. Avantage à cela, nous sommes réveillés de bonne heure et prenons rapidement le chemin de notre dernière ville coloniale de la région, Morelia.

Contrairement aux précédentes, Morelia est une grande ville de 730 000 habitants et cela se voit dès les premiers faubourgs. Pas question ici de naviguer au hazard des rues, nous avons un point de chute au centre ville repéré sur Ioverlander,  le parking  payant San Jeronimo.

Le parking est au rendez-vous, idéal et pas cher, eau, électricté et sanitaire et gardiennage pour 115 pesos, environ 6€, les 24h00.  Et en plus lsmael, le très sympatique gérant, nous donne toutes les informations utiles avant de partir à la découverte de la ville. 

Nous rejoignons le Zocalo, la grande place du centre. Cette dernière ville coloniale est une nouvelle fois totalement différente des précédentes. Ici, pas de maisons colorées, le coeur historique est composé de splendides bâtiments revêtus de pierres brun-rose. La ville est aussi bien différente, plus bourgeoise.

Nous passons la journée à visiter cette belle ville, de la cathédrale aux coupoles revêtues d'azulejos au Palacio de Gobierno, un ancien séminaire de 1750 aux beaux patios cernés d'arcades. Pour achever la journée, nous marchons en suivant l'acqueduc jusqu'au Santuario de Nuestra Señora de Guadalupe, à l'extraordinaire décoration baroque.

Nous dînons près de calle Hidalgo avant de revenir au camping-car.

Nous avons parcouru 93km ce jour, 34 426km depuis notre arrivée à Halifax.