Baja California


Lundi 16 décembre 2019 - J167

Nous quittons notre stationnement résidentiel avant le lever du jour et retournons prendre notre petit déjeuner sur le parking du Walmart de Chula Vista. 

Nous avons choisi de rentrer au Mexique par le poste frontière de Tecate, une petite ville à une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur des terres, moins stressant que celui de la grosse agglomération de Tijuana avec ses 1,6 millions d'habitants.

Une fois sortis de San Diego, nous constatons que le désert reprend ses droits et nous ne croisons plus aucune habitation avant d'atteindre Tecate.

Nous arrivons devant le poste frontière, c'est déjà le poste mexicain, les barrières sont levées, j'avance. Un douanier m'indique de m'arrêter sur la droite. Il me demande notre destination et souhaite voir l'intérieur de la cellule, tandis qu'un second fait le tour de la voiture avec un chien. Le douanier ne monte même pas dans celle-ci et me dit que nous pouvons y aller. Je lui explique que nous n'avons aucun visa et que nous n'avons pas effectué les démarches pour l'importation de notre véhicule, il me dit d'aller me stationner dans les rues de la ville et de revenir au poste avec nos papiers.

Je tourne vainement à la recherche d'une place, nous sommes déjà derrière le fameux mur...

Je reviens devant le poste après avoir fait plusieurs fois le tour du quartier, un douanier décide de nous venir en aide et déplace quelques cocottes afin que je puisse me garer. Nous pouvons enfin commencer les démarches. 

Pour les passagers,

  • faire établir la demande de visas au poste pour 180 jours maximum, 
  • aller régler le montant correspondant (558 pesos, soit 26,46€ par personne) à la Banjercito,
  • revenir vers le douanier avec le reçu pour faire tamponner les visas.

Ensuite, pour le véhicule,

  • retourner à la Banjercito pour faire l'importation du véhicule. (A noter que celle-ci n'est pas nécessaire si l'on ne va qu'en Basse Californie),
  • Aller faire les copies de la carte grise, du permis et du passeport du chauffeur ainsi que du visa que l'on vient d'obtenir à la pharmacie au coin de la rue, 
  • Revenir à la Banjercito pour régler les frais correspondants et obtenir une vignette en échange,
  • Coller la vignette sur le parebrise du véhicule.
Pour un VASP, l'autorisation est de 10 ans. Dans notre cas, comme il s'agit d'une voiture, nous n'avons qu'une autorisation de 180 jours renouvelable (prix 1069,29 pesos, soit 51,43€, à chaque renouvelement) et devons laisser une caution (7700 pesos soit 364€) remboursable le jour du départ si le délai n'est pas expiré.

Une fois ces formalités accomplies, il faut rejoindre le poste frontière US accès piéton situé dans une rue parallèle au-delà d'un pâté de maisons, et faire enregistrer notre départ du pays et celui de notre véhicule. L'oubli de cette démarche pourrait poser de gros tracas lors d'un éventuel retour aux USA... 
Ces formalités ne sont absolument pas détaillées sur place et nous n'avons eu ces informations que par le biais d'autres voyageurs. Le passage de frontière nous aura pris environ deux heures.  
 

La péninsule de Basse Californie est séparée du reste du Mexique par le Golfe de Californie, également appelé mer de Cortez. Sa longueur approche les 1700km et sa largeur varie de 50 à 250km. Le Mexique, ou plutôt les Etats Unis Mexicains, rassemble 31 états et une entité au statut particulier, la ville de Mexico. La péninsule de Basse Californie elle-même se divise en deux états, Baja California et Baja California Sur.

Le Ministère français des Affaires étrangères a classé l'état du nord en orange " déconseillé sauf raisons impératives". Ceci est surtout valable pour les villes de Tijuana et Enseñada, nous quittons donc rapidement le poste frontière avec pour objectif de passer cette dernière.

Nous suivons la route 3, les paysages sont vallonés et couverts de vignes. Nous sommes sur la route du vin dans la vallée de Guadalupe, et les différentes caves viticoles que nous apercevons sont luxueuses et les installations particulièrement destinées à accueillir les touristes. 

Nous arrivons à Enseñada. Je prends la direction Ojos Negros, une route qui permet, à priori, de contourner la ville.

Nous prenons un peu de hauteur et découvrons un magnifique panorama sur l'agglomération et la baie. Cependant, plus nous avançons, plus la route semble être inachevée...

Celle-ci s'arrête brutalement devant une gorge où un pont n'a pas été encore construit. Pour suivre la déviation en place, le mieux serait un cheval... Nous revenons sur nos pas et traversons la ville. 

Cela se fait sans trop de difficultés et continuons vers La Bufadora où Ioverlander recense quelques campings. La route grimpe au dessus de l'océan, puis redescend assez brusquement sur une côte escapée. Nous nous arrêtons à El Mirador, une plateforme sommairement terrassée en balcon au dessus des flots et du village. 

Deux caravanes, un van et un autre camping-car occupent déjà les places en front de mer, nous nous installons un peu en retrait. Tarif pour la nuit 100 pesos (5€). Le coucher de soleil est splendide, la nuit tombe, le propriétaire vient ranger ses outils, pelle, pioche et barre à mine, avec lesquelles il passe très courageusement ses journées à dégager d'énormes blocs pour niveler tant bien que mal son petit camping.

Nous avons parcouru 185km ce jour, 30 471km depuis notre arrivée à Halifax. 


Mardi 17 décembre 2019 - J168

Le vent s'est levé au coucher du soleil et a soufflé assez violemment toute la nuit. Nous étions garés face au vent et nous avons à peu près dormi, en revanche le camping-car allemand qui était installé au bout du rocher a abdiqué vers 22h00 et est parti se réfugier dans le village.

Nous faisons notre premier plein de gasoil au Mexique, le litre est à 20,70 pesos soit presque 1€.

Nous traversons des zones de cultures entièrement cloturées et les ouvriers agricoles qui y travaillent sont emmenés dans les champs avec des anciens bus scolaires US. C'est à se demander si les clôtures sont là pour protéger les parcelles où pour prévenir une fuite de ces derniers... Peut-être les deux... 

Après une succession de serres, nous arrivons à San Quintin, l'étape du jour l'hôtel Mission Santa Maria.

Ce ressort, installé au bord d'une immense plage, met à disposition son parking, moyennant que les camping-caristes dînent ou déjeunent dans son restaurant. Cela nous convient parfaitement, d'autant que nous avons à disposition électricité, eau et wifi.

Nous passons l'après-midi à nous balader sur la plage puis prenons notre premier dîner mexicain. 

Nous avons parcouru 206km ce jour, 30 677km depuis notre arrivée à Halifax.


Mercredi 18 décembre 2019 - J169

Nuit très tranquille. Nous reprenons la route en direction de Bahia de Los Angeles. L'unique route 1 qui traverse toute la péninsule quitte le rivage de l'océan Pacifique pour rejoindre les montagnes du centre. Celles-ci approchent 1500m d'altitude et sont couvertes de cactus saguaros.

Nous nous arrêtons pour déjeuner à Cataviña Boulder Field. Le paysage est extraordinaire, un immense plateau recouvert de blocs de roches aux formes arrondies et parsemé de cactus. 

Au milieu des cactus saguaros, nous découvrons une plante endémique de Basse Californie, l'arbre Boojum, appelé cirio en espagnol (cierge). Cet arbre a l'allure d'une carotte à l'envers, et peut prendre des formes très curieuses... Une piste rejoint la côte pacifique, un panneau indique faro San José, 74km... L'endroit est magnifique, dommage que les abords de la piste soit jonchés de détritus et de verre cassé. 

Nous laissons la route 1 et bifurquons en direction de Bahia de Los Angeles.

Nous découvrons la baie au bout d'une soixantaine de kilomètres. Le soleil s'apprête à quitter l'horizon, nous rejoignons le camping Archelon. Tarif pour deux personnes 260 pesos, avec wifi mais sans électricité.

Nous avons parcouru 346km ce jour, 31 023km depuis notre arrivée à Halifax. 


Jeudi 19 décembre 2019 - J170

Nous avons une très belle place en bord de mer. Notre voisin est un voyageur allemand avec une Tischer, qui a connu la même mésaventure que nous, en plus gênant car c'est la grande fenêtre de dinette qu'il a perdue. Il a attendu cinq semaines en Californie, et manque de chance, Tischer ne lui a pas envoyé la bonne et c'est un ami, qui devait le rejoindre, qui la lui a apportée. Dans la même période, Tischer me répondait que je pouvais trouver ce modèle de fenêtre aux USA... Curieux.

Hier soir, nous avons également fait la connaissance avec les Croods' Trotters croodstrotters.wordpress.com, Alain, Stéphanie et leurs enfants Jenny, Julia et Jesse, une famille des Hautes-Pyrénées qui est en route depuis deux ans et a déjà parcouru les Amériques du Sud et du Nord à bord de leur camion et en termine maintenant avec l'Amérique Centrale. Nous passons une excellente soirée en leur compagnie, très riche en informations. C'est également un réel plaisir pour nous de rencontrer des enfants aussi agréables et impliqués dans leur voyage. Ils garderont à coup sûr, un inestimable bagage de souvenirs...   

Nous comptions faire une petite pause après ces premiers kilomètres et notre courte nuit, mais hélas le vent se lève et la plage risque de ne pas être très agréable dans ces conditions. Nous quittons le camping en fin de matinée.

Pour rejoindre la route 1, nous essayons la piste passant par la Mision San Borja au sud du village. nous roulons quelques kilomètres, celle-ci est longue et trop difficile, nous préférons revenir sur nos pas et reprendre la route de l'aller. 

Nous retrouvons les jolis cactus et les extraordinaires cirios. Il faut en profiter car bientôt nous n'en verrons plus...

La nuit approche déjà, nous nous arrêtons à Ejido Villa Jesus Maria. Nous nous installons  devant le poste de police après en avoir demandé l'autorisation. 

Nous avons parcouru 169km ce jour, 31 192km depuis notre arrivée à Halifax. 


vendredi 20 décembre 2019 - J171

Hier soir, un second véhicule de voyageurs nous a rejoint quelques minutes après notre arrivée, un couple allemand avec un camion que nous retrouvons régulièrement depuis Port Hardy, le petit port tout au nord de l'île de Vancouver...

Nous reprenons la route, roulons une quarantaine de kilomètres et entrons dans l'état de Basse Californie  Sud. 

Le franchissement de frontière se fait en règle, avec contrôle militaire et policier. Nous avons même droit à un passage pour désinfecter notre véhicule. Celui-ci est payant, mais nous n'avons pas encore de pesos, il ne nous reste qu'un dollar en monnaie, que nous lui donnons  ...

Nous nous arrêtons dans la première ville de Baja California Sur, Guerrero Negro, pour faire nos premières courses et retirer des pesos.

Guerrero Negro abrite la réserve de biosphère El Vizcaino. Au sein de celle-ci, la lagune Ojo de Liebre attire chaque année de nombreuses baleines grises descendues des eaux glaciales de l'Alaska pour se reproduirent dans les eaux chaudes de la Basse Californie. La faible profondeur de cette lagune et sa forte salinité favorise la mise au monde des baleineaux. La période d'observation de ce spectacle unique va de mi-décembre à fin avril, mais il est encore trop tôt pour nous car les baleines ne sont pas encore arrivées dans la lagune...

Nous continuons notre route et roulons jusqu'à San Lino. Nous nous arrêtons au camping Don Fong, un camping très rustique au milieu d'une oasis, au bord d'une rivière. Prix de la nuit 100 pesos, 5€, sans service. 


Le camping est vide, mais à peine sommes-nous installés que nous sommes rejoints par nos amis Croods's Trotters et une autre famille française rencontrée en chemin par ces derniers, Romaric, Patricia et leurs trois enfants Camille, Anaïs et Dimitri, voyageant avec un Defender et une remorque tout terrain, les Gessiens d'Amérique, www.gessiensdamerique.com

Nous avons parcouru 196km ce jour, 31 388km depuis notre arrivée à Halifax. 


samedi 21 décembre 2019 - J172

Réveil un peu difficile ce matin, je ne suis vraiment pas habitué aux veillées tardives...

Nous reprenons la route et commençons par aller visiter le village de San Ignacio à quelques kilomètres de San Lino.

Celui-ci est situé sur la rivière au bord de laquelle nous venons de passer la nuit et dans la continuité de l'oasis. Sur une belle place ombragée par de grands arbres, nous découvrons l’église de la Misión de San Ignacio de Kadakaamán, fondée en 1728 par les jésuites et achevée en 1786 par les dominicains, financée par la Reine d’Espagne. En aval du village, la lagune de San Ignacio accueille également des baleines grises au moment de leur reproduction.

Nous roulons ensuite jusqu'à Santa Rosalia. A l'entrée de la ville, Je m'aperçois que je n'ai pas pris la direction du centre ville. Je décide alors de prendre la première rue à droite pour revenir sur celle-ci. Elle est assez courte mais très raide, et, en m'y engageant, je vois, tout en haut de la rue, un train de caddies en travers du passage. 

Je monte doucement, les caddies ne sont plus très loin, lorsque soudain l'homme à la tête de ce convoi de 8-10 mètres, se met à entreprendre la descente... Nous n'en croyons pas de nos yeux, ce qui devait arriver arriva, les chariots se mettent à dévaller vers nous. L'homme se met à courrir à côté d'eux en agitant les bras au ciel...

Le premier caddy atteint mon rétroviseur, glisse le long de ma portière, j'essaie de repousser la colonne, ils ondulent et reviennent contre la voiture, puis l'arrière de la cellule... Ils sont passés, je sors pour constater les dégâts tandis que l'homme continue de crier "lo siento, lo siento" en me regardant. Rien, j'ai beau regarder, je ne vois rien, aucune trace sur la carrosserie. La partie basse des caddies, la ceinture métallique juste au dessus des roulettes, est arrivée exactement au niveau du marchepied et ils ont glissé le long de celui-ci sans provoquer la moindre éraflure! Nous venons d'avoir une belle frayeur et nous ne comprenons toujours pas ce qui lui a pris d'envoyer ces caddies dans cette descente...  

Santa Rosalia fut développée à partir de 1885 par une société française, El Bolero SA, qui était venue y exploiter les mines de cuivre et de cobalt. La partie supérieure de la ville, appelée la Mesa Francia, regroupe autour de l'hôtel Frances, quelques constructions françaises datant de cette époque.

L'église Santa Barbara dans la partie basse de la ville a une histoire extraordinaire : elle fut dessinée par Gustave Eiffel et exposée à Paris au pied de la tour Eiffel. Elle fut ensuite présentée à Bruxelles, où El Bolero en fît l'acquisition pour l'installer à Santa Rosalia...

Nous déjeunons en terrasse au restaurant El Muelle, près de la place Benito Juarez. Le camping-car est juste à côté et nous pouvons le surveiller du coin de l'oeil. Le piña colada et ma fricassée de poulet aux champignons, dont j'ai oublié le nom mexicain, sont délicieux.

Nous reprenons la route, passons l'oasis de Mulegé et nous arrêtons pour la nuit sur un camping primitif sur Playa Los Cocos, au bord de la magnifique baie Playa Conception.  

Nous avons parcouru 167km ce jour, 31 555km depuis notre arrivée à Halifax. 


dimanche 22 décembre 2019 - J173

Nous avons une nouvelle fois basculé sur la côte est de la péninsule, le lever de soleil sur une mer d'huile est un régal. 

Nous sommes une douzaine de camping-cars installés le long de cette belle plage. Elle est équipée de quelques palapas, de deux toilettes sèches et de poubelles, et contrairement à ce que l'on a pu voir depuis que nous sommes au Mexique, celle-ci est très propre. Le tarif affiché pour la nuit est de 200 pesos, 10€, cependant nous ne voyons personne avant de reprendre la route.

La route 1 continue de longer la Bahia Conception. Cette baie est presque une petite mer fermée, les plages se succèdent en contrebas de la route, magnifiques, avec toujours quelques camping-cars installés tranquillement au bord de l'eau, voire presque dans l'eau pour les plus téméraires...

Nous arrivons à Loreto pour midi. Cette petite ville, surnommée "la Madre de las Californias", est la plus ancienne de Basse Californie. Elle fût même la capitale des Californies jusqu'en 1777, puis capitale de province à la séparation de celles-ci, avant de perdre ce titre au profit de La Paz en 1829.

La place centrale est très agréable, malgré une curieuse ambiance où les décorations de Noël, sapins et bambis, côtoient les militaires en armes. Nous en avons vu énormément depuis notre entrée au Mexique. Cela nous choque en tant que touriste, mais en France aussi nous voyons ces images avec l'opération Sentinelle et nous nous y sommes hélas habitués.

Nous déjeunons sur la place, puis poursuivons notre route. Nous laissons une nouvelle fois la mer de Cortez et basculons vers l'océan Pacifique. Nous traversons des paysages de montagne désertiques splendides et arrivons à Ciudad Constitution juste avant la nuit.

Le camping La Pila que nous avons repéré est à priori fermé, nous faisons le tour des installations sans croiser de gérant, nous décidons de nous rabattre sur le Palapa 206 RV Park au bord de la route 1 à la sortie de la ville. La nuit est à 200 pesos.

Nous avons parcouru 271km ce jour, 31 826km depuis notre arrivée à Halifax.



lundi 23 décembre 2019 - J174

Nuit assez bruyante. Nous avons un gros programme aujourd'hui, nous nous mettons rapidement en route .

Le paysage est maintenant tout plat et les saguaros ont laissé la place aux cultures. Les 250 derniers kilomètres qui nous séparent de La Paz sont monotones et interminables.

Je n'ai pas complété mon réservoir de gasoil avant de quitter Ciudad Constitution et la jauge atteint maintenant le dernier quart, ce que je m'étais pourtant promis de toujours éviter. Nous arrivons à Santa Rita, un minuscule hameau de quelques maisons isolées,  une station se présente sur l'autre côté de la chaussée, la seule de ce tronçon. Je traverse vers les pompes de diesel et m'aperçois soudain que des cocottes oranges ont été disposées pour en condamner l'accès. Je m'aperçois également que devant la station, plusieurs militaires armées se tiennent devant leur pick-up et cernent la voiture d'un jeune couple avec un enfant. Les voisins sont sortis dans la rue et suivent la scène, je ne cherche pas à en savoir plus, je quitte immédiatement les lieux. 

Nous arrivons enfin à La Paz. Je fais le plein à la première station service et continuons en direction du port de Pichilingue où nous espérons pouvoir réserver notre traversée pour Mazatlan, situé de l'autre côté du golfe de Californie. Il est impossible de réserver par internet et nous ne voulons pas avoir de mauvaises surprises sachant que nous devons être à Cancun pour prendre notre vol retour le 29 janvier.

Le port se trouve à une trentaine de kilomètres de La Paz et nous choisissons de rester en bord de mer en longeant le Malecon. Les premières impressions sur la ville sont plutôt bonnes, mais nous avançons au pas.

Nous arrivons au port, laissons le CC sur le parking payant et rejoignons le terminal voyageurs. Deux compagnies assurent les traversées, d'une part vers Mazatlan et d'autre part vers Topolobampo, TMC et Baja Ferries. Seuls les bureaux de cette dernière sont ouverts, l'employée nous annonce le tarif, 9 800 pesos (490€). pour la traversée la plus courte, Topolobampo.

Les tarifs sont calculés selon le type et la longueur des véhicules. Nous sommes dans la catégorie "otro motorhome",  jusqu'à 9m alors que pour les vans jusqu'à 6,40m, le prix est de moitié. Difficile à admettre quand on sait que notre véhicule ne mesure que 5,60m...

Les catégories doivent être validées par un pesage et une mesure. Pour en avoir le coeur net, nous décidons d'aller faire contrôler notre CC. Le préposé nous remet un papier bleu, la case qu'il a cochée est "pick-up avec charge". Nous revenons au guichet, l'agent rectifie son tarif et nous annonce le prix de 5 164 pesos, soit 258€. Nous réservons notre traversée et achetons nos billets. Départ prévu le lundi 30 décembre à 14h30.

Nous retraversons La Paz et partons faire nos courses au Walmart à l'entrée de la ville. Une fois cela fait, nous prenons la direction de La Ventana, un petit port situé à 40km au sud de La Paz, où nous pensons passer Noël et rester quelques jours.

Nous traversons La Ventana puis El Sargento. C'est un spot de skysurf et Il y a énormément de monde. Les villages n'ont guère de charme et dans les campings, les campeurs sont serrés les uns contre les autres. Nous arrivons au dernier camp, El Sargento. Celui-ci est très petit, il reste deux places minuscules en dévers. C'est une déception, il faut trouver autre chose et il est déjà 16h00.

Les villages plus au sud sont au moins à 70km, nous décidons de revenir à La Paz et de rejoindre le camping Maranatha que nous avons aperçu en arrivant.

Il fait presque nuit lorsque nous y arrivons, nous choisissons une place avec full hook-up au plus loin de la route. C'est assez cher, 500 pesos, soit 25€ la nuit, mais nous savons qu'ici nous serons très bien. Fin d'une très grosse journée.

Nous avons parcouru 362km ce jour, 32 188km depuis notre arrivée à Halifax.



Mardi 24 décembre 2019 - J175

Nous quittons le camping en fin de matinée pour retourner faire quelques courses et visiter La Paz. Nous déjeunons en terrasse sur le malecon, puis décidons d'aller nous renseigner sur les sorties snorkelling autour de l'île de Espiritu Santo. Nous réservons pour le 26, une sortie d'une journée avec l'agence Eco Migration incluant le déjeuner sur une plage de l'île, tarif 2700 pesos par personne, soit 135€.

Nous revenons au camping. A peine sommes nous installés que nous voyons arriver un équipage qui ne nous est pas inconnu, les Croods'Trotters. Super surprise, nous ne passerons pas le réveillon tout seuls, mais en compagnie d'Alain et Stéphanie et de leurs adorables enfants.

Nous avons parcouru  23km ce jour, 32 211km depuis notre arrivée à Halifax.



mercredi 25 décembre 2019 - J176

Journée tranquille sur le camping où les heures s'égrennent doucement entre rangement, petite lessive et apéro avec les amis.


jeudi 26 décembre 2019 - J177

Nous avons rendez-vous à 8h00, nous quittons le camping un peu après 7h00 de manière à trouver une place de parking au plus près d'Eco Migration sur le malecon.

De fait, nous ne pouvons pas être plus près et notre petit véhicule nous facilite bien la vie quand il s'agit de se garer en ville.

Trois jeunes canadiennes nous accompagnent pour cette sortie, nous enfilons nos équipements et partons pour le port où notre petit bateau nous attend.

L'île d'Espiritu Santo d'origine volcanique se trouve à environ 25 kilomètres de La Paz. Elle mesure 14,5km sur 9,5km. Elle est inhabitée et a été désignée en tant que réserve de biosphère par l'UNESCO.

Nous atteignons l'île après une heure de navigation. Nous longeons sa côte ouest encore pendant une vingtaine de minutes et arrivons devant deux petits îlots où une colonnie de lions de mer a élu domicile.

Nous ne sommes pas seuls, une demi-douzaine d'embarcations nous accompagne, et c'est à tour de rôle que nous pouvons approcher du rocher.

Il est temps de s'équiper, palmes, masque et tuba, et nous nous mettons à l'eau. Nous suivons notre guide et nageons en direction du rocher, nous avons des otaries tout autour de nous. Elles sont joueuses et s'approchent de nous sans crainte. Il est bien difficile de respecter la consigne de ne trop s'en approcher... 

Le second îlot est percé d'une ouverture vers où notre guide nous conduit. Nous nous faufilons entre les rochers, toujours accompagnés des lions de mer et d'une nuée de petits poissons multicolores.

Après un quart d'heure passé dans l'eau, il est temps de remonter sur le bateau. Ces moments magiques sont un peu gâchés par les probèmes d'étanchéité du tuba d'Isa, car nous perdons du temps à faire des essais sans régler le problème...  

Nous effectuons le tour complet de l'île et accostons sur une plage déserte. A mesure que nous nous en approchons, nous découvrons sur un côté un peu caché de celle-ci, les tentes d'un petit campement. 

Celui-ci est le camp de base des activités sur plusieurs jours organisées par Ecomigration, mais il sert aussi pour le repas de midi des sorties à la journée. La table est prête, soupe, tacos au thon et au riz, pastèque en dessert, le tout dans un décor magnifique...

Nous reprenons le bateau et revenons vers La Paz pour aller voir les fameux requins-baleines...

Le requin-baleine est le plus grand poisson vivant sur terre, il peut atteindre 14 mètres. Il se nourrit exclusivement de plancton qu'il absorbe par sa bouche géante. il se déplace lentement et il est totalement inoffensif pour l'homme. Entre août et février, il migre dans les eaux du golfe de Californie pour ses eaux douces où abonde le plancton. C'est une espèce considérée en danger.

Cette période des fêtes est une haute saison pour cette observation. Il ne peut y avoir qu'un seul groupe de nageurs autour de l'animal aussi ce sont les capitaines de chaque bateau qui organisent entre-eux, la rotation des embarcations. Nous attendons 45 minutes sur une lagune face au malecon de La Paz avant que vienne notre tour...

Comme lors de la sortie baleine à bosse que nous avions faite en Islande, dès qu'un premier bateau repère un animal, tous les autres le rejoignent et au final, nous nous retrouvons à six bateaux autour du même poisson... A tour de rôle par embarcation, nous plongeons vers le requin. L'eau est trouble par la présence du plancton et nous ne voyons que lui... C'est une première pour nous, et même si nous savons que nous ne craignons absolument rien, être aussi près de cet animal est vraiment très impressionnant... Cette fois Isa nage avec le tuba du guide et profite pleinement du spectacle.

Nous revenons au port et apercevons encore furtivement quelques dauphins. Nous sommes pleinement satisfaits de notre journée même si nous savons qu'une sortie en dehors de ces périodes de fêtes aurait été plus agréable.

Nous rejoignons pour la nuit la plage de Tecolote.  

Nous avons parcouru 36km ce jour, 32 247km depuis notre arrivée à Halifax.


vendredi 27 décembre 2019 - J178

Le ciel est couvert ce matin et nous nous disons que nous avons eu beaucoup de chance hier pour notre sortie. La plage de Telocote est un lieu de bivouac formidable et nous prenons notre petit-déjeuner en regardant le spectacle fascinant des pélicans plongeant dans la mer. Nous y passerions des heures... 

Nous reprenons la route pour la plage toute proche de la Balandra. Celle-ci est considérée comme la plus belle de Basse Californie.  

Ce n'est d'ailleurs pas qu'une seule plage, mais une grande baie de très faible profondeur qui se découvre totalement à marée basse.

Nous revenons ensuite à La Paz pour déjeuner et visiter le centre historique de la ville.

Nous faisons encore quelques courses puis partons pour Todos Santos, une ville touristique au sud de La Paz.

La plage indiquée sur Ioverlander est bien occupée, nous poursuivons la piste et arrivons, après un passage étroit entre des arbustes, sur un minuscule parking. Ce sera parfait pour la nuit.  

Nous avons parcouru 127km ce jour, 32 374km depuis notre arrivée à Halifax.


samedi 28 décembre 2019 - J179

La plage est immense mais les vagues sont fortes et l'océan dangeureux dans cette zone. Hormis la tranquilité, ce qui n'est déjà pas si mal, ce bivouac ne présente pas un grand intérêt. Nous partons visiter Todos Santos.

Todos Santos est un village implanté à trois kilomètres de la mer, au coeur d'une oasis de palmiers riche en eau douce. On y exploita la canne à sucre et plusieurs bâtiments de style coloniaux y furent construits. Au début du XXème siècle, le village perd ses habitants et tombe à l'abandon jusqu'à l'arrivée de quelqiues artistes américains qui entreprennent de restaurer et de redonner vie à ce joli village.

Nous visitons le village, puis déjeunons au restaurant Landis. installé dans un petit patio. Isa se régale d'un carpaccio de poulpe, quant à moi je goûte le mole poblano, le poulet mexicain au chocolat. Je trouve le plat plutôt fade. C'est d'ailleurs une surprise pour nous, car nous précisons à chaque fois que nous ne voulons pas de plat piquant, or ils ne le sont jamais car c'est à nous de rajouter une des multiples sauces en flacon à disposition sur les tables. 

Nous en avons terminé avec la visite de Todos Santos. La boucle du sud de la péninsule, passant par Cabo San Lucas et San José del Cabo, fait environ 400km. D'après nos renseignements, cette frange cotière est principalement occupée par des resorts all inclusive. Tant pis si nous loupons quelques sites intéressants, nous préférons éviter ces heures de route et revenir nous reposer à La Paz, d'autant que nous quittons la Basse Californie dans deux jours...

Nous choisissons de revenir passer la nuit sur la plage de Telocote. Nous faisons un arrêt à la plage de la Balandra. C'est marée basse, la mer s'est totalement retirée de la baie et nous pouvons rejoindre à pied le rocher champignon. 

Nous revenons sur la plage de Tecolote et y retrouvons nos amis les Croods.

Nous avons parcouru 175km ce jour, 32 549km depuis notre arrivée à Halifax.


Dimanche 29 décembre 2019 - J180

Le ciel bleu a fait son retour ce matin, mais le vent souffle très fort. La plage de Tecolote est un super bivouac, cependant nous n'y avons pas de réseau... Nous nous souvenons que nous en avions au port de Pichilingue, aussi nous décidons d'aller nous installer sur la petite plage près du port.

En nous y déplaçant, nous avons fait coup double, d'une part nous avons du réseau et d'autre part, la plage est bien protégée et nous n'avons plus de vent. Nous y passons la matinée, déjeunons sur place, puis partons pour une dernière visite à La Paz. 

Le vent souffle très fort sur le malecon, nous allons voir une dernière fois les statues du front de mer, du commandant Cousteau au requin-baleine. Nous nous apprêtons à revenir au CC, lorsque nous reconnaissons le véhicule d'un jeune couple de voyageurs qui reviennent du Costa Rica et dont nous suivons la chaîne Youtube, Mountains and Coconuts. Je me permets de toquer à la fenêtre du fourgon pour nous présenter. Passé l'effet de surprise que je suscite, nous échangeons agréablement avec Anouchka et Renaud sur nos voyages respectifs. Nous n'oublions pas de les féliciter pour la qualité de leurs vidéos. 

Nous retrournons sur la plage de Pichilingue. Dernière nuit en Basse Californie, la prochaine nous serons à Topolobampo dans l'état de Sinaloa, à la si mauvaise réputation...

Nous avons parcouru 45km ce jour, 32 594km depuis notre arrivée à Halifax.