Rio Dulce

mardi 29 juin 2021 - J34

Des voyageurs ont indiqué, sur Ioverlander, l'adresse d'un agent d'assurance Seguros G&T à Santa Elena où nous devrions trouver une couverture responsabilité civile. Nous nous y présentons dès l'ouverture, de manière à régler ce problème avant de poursuivre notre route. 

L'assureur nous présente la grille de tarifs. Le choix se limite à une seule couverture et la seule option que nous ayons à prendre est la durée. Nous choisissons 30 jours à 305,76Qtz, soit 33,30 euros. Le montant assuré est limité à 130 000Qtz, soit 14 000 euros. Cette assurance n'est pas obligatoire au Guatemala et peu de conducteurs en souscrivent...

Nous nous renseignons également sur les forfaits internet. Entre Claro et Tiga, nous retenons ce dernier qui, à priori, offre un meilleur réseau. Nous achetons une nouvelle carte sim ainsi qu'un forfait 15 jours 4,8Go pour 85Qtz, soit 9,30 euros. Enfin, je complète mon plein dans une station Texaco avec un gasoil à faible teneur en soufre. Il est à 22,99Qtz le gallon, soit 0,662 euro le litre...

Nous prenons la direction de Rio Dulce par la CA-13. Celle-ci est une route à grande circulation, empruntée par les poids-lourds assurant la liaison avec le Belize. Les paysages traversés ne sont pas aussi beaux que ceux des montagnes de l'Alta Verapaz, mais nous avançons un peu plus vite... 

Nous faisons notre pause déjeuner près d'une aire de jeux à Poptun. Nous arrivons à Rio Dulce un peu après 16h00 et rejoignons un parking gardé, près du fleuve et de l'embarquement des lanchas. A peine le temps de nous installer qu'il se met à pleuvoir.

Nous avons parcouru 212km ce jour, 2 959km depuis notre retour à Cancun.


mercredi 30 juin 2021 - J35

Rio Dulce est le nom du village, mais aussi celui d'un fleuve très court de 43km, reliant le lac Izabal à la Côte Caraïbe. A l'embouchure de celui-ci, s'étend le pays garifuna, du nom d'anciens esclaves noirs ayant trouvé refuge à cet endroit et y ayant fondé le village de Livingston. Aucune route, aucune piste ne permet d'atteindre celui-ci, on y accède soit en bateau depuis Puerto Barrios, le grand port caraïbeen du Guatemala, soit en lancha depuis le village de Rio Dulce. C'est pour découvrir ce fleuve que nous sommes venus ici et que nous avons réservé une nuit d'hôtel à Livingston afin de mieux en profiter.

Ce trajet sur le fleuve dure deux heures. La solution la plus économique consiste à prendre une lancha collective. Elle effectue deux départs par jours, à 9h30 et à 14h30, au prix de 125Qtz par personne, ou 200Qtz pour un aller-et-retour le même jour. En fonction du chargement, une quinzaine de personnes peuvent monter à bord de la lancha et il convient d'être vigilent et de se présenter en avance pour ne pas se retrouver être le passager de trop...

Avant de passer sous l'immense pont de la route CA-13, notre chauffeur remonte le fleuve en direction du lac Izabal pour aller chercher d'autres passagers. C'est l'occasion pour nous de découvrir le castillo San Felipe, un fort construit au XVIIème siècle par les espagnols pour protéger l'accès au lac.

Nous revenons vers l'embarcadère et entamons la descente du fleuve. Très rapidement, le fleuve s'élargit pour former un second lac appelé el Golfete. La traversée de cette large étendue est assez longue, puis le rio se rétrécit à nouveau, nous nous rapprochons des berges et des nombreuses maisons sur pilotis dissimulées dans la végétation. Notre chauffeur ralentit et nous conduit à l'intérieur d'une boucle du fleuve pour nous faire découvrir un très bel endroit, tapissé de nénuphares roses et blancs. 

Le rio se rétrécit encore, les berges se font plus hautes. Notre lancha s'immobilise près du ponton d'une grande palapa, nous arrivons devant des sources d'eau chaudes.

Nous reprenons la descente après cette courte pause, suivons les méandres du fleuve entre les falaises couvertes de végétation et arrivons aux premières maisons du village. 

Nous posons le pied sur le débarcadère. Une dame nous attend, assise derrière une table, pour prendre nos noms et notre température. Puis je fais la connaissance de Filip, qui se présente comme un leader de la communauté garifuna. Il vient régulièrement à la rencontre des nouveaux arrivants, il est aussi musicien et me dit connaître la France, Paris et les Pyrénées notamment, où il est venu jouer en 2000. Nous partons à la recherche de notre hôtel.  
Celui-ci, le Casa Nostra, est proche du débarcadère. Notre chambre n'est pas tout-à-fait prête, nous allons prendre un verre dans le jardin, confortablement installés au bord du fleuve. 
Nous avons réservé cette adresse sur Booking lorsque nous étions à Florès, à 208Qtz la nuit, soit un peu plus de 22 euros. J'avais consulté les avis sur Tripadvisor et en relisant le Guide du Routard, je constate que cette adresse, gérée par Stuart un américain, est le coup de coeur du guide, autant pour l'hôtel que pour le restaurant. Nos premières impressions semblent correspondre à ces descriptions.
Nous laissons nos affaires et partons à la découverte de Livingstone. Le moins que l'on puisse dire est que le village n'est pas à l'image que nous nous en faisions, car entre les tuk-tuks taxis, les motos, et les vieux pick-ups, les quelques rues commerçantes sont embouteillées au possible et empestent les gaz d'échappement... Il est 14h00, nous croisons les voyageurs avec qui nous étions arrivés, ils faisaient l'aller-et-retour dans la journée, et se dirigent maintenant vers l'embarcadère.  
Nous marchons en direction du quartier garifuna. Les habitants sont issus d'un métissage entre des descendants d'esclaves africains, amenés dans les Caraibes par les Espagnols et les Anglais, et des populations amérindiennes présentes sur les îles. Pourtant les garifunas sont de moins en moins nombreux dans le village, leur présence est mise en avant pour attirer les touristes mais ce sont des indigènes et des étrangers qui possèdent tous les commerces et hôtels.  
Ils vivent très pauvrement, les maisons rudimentaires en bois s'égrènent le long de la plage. Une famille est occupée à retirer un filet de pêche sous le regard sournois des pélicans qui n'attendent que d'apercevoir un poisson pour venir le chiper.

Nous revenons vers notre hôtel. Les maisons à proximité de la mer sont grillagées et barreaudées du plancher à la toiture telles des centres carcéraux, drôle d'ambiance...

Nous retrouvons avec plaisir notre hâvre de paix. Nous reprenons notre place sous le carbet au-dessus du fleuve et commandons notre dîner. Je prends des brochettes de poulet, Isa commande la spécialité locale, le tapado, une soupe de poisson à base de curry, de lait de coco et de banane plantain. Elle se régale.


jeudi 1er Juillet 2021 - J36

Contrairement au Mexique, le Guatemala ne passe pas à l'heure d'été. Le soleil se lève à 5h30 et dès 6h00 il illumine notre chambre tandis que toute l'activité humaine se fait déjà entendre. Pas de grâce matinée pour nous donc, nous allons prendre notre petit-déjeuner. 

Stuart vient nous saluer et nous demande si nous partons avec la lancha collective de 9h30. Nous avions programmé de prendre celle de 14h30, mais sa question attise notre réflexion... Et si nous partions tout de suite ? Nous n'avons plus rien à voir ici et revenir plus tôt à Rio Dulce nous laisserait du temps pour faire nos courses et trouver un bivouac pour ce soir. Le choix est vite fait, nous partons dès la fin du petit-déjeuner. 

Stuart passe un coup de fil, la lancha viendra nous prendre à 9h30 sur le ponton de l'hôtel.

Celle-ci arrive à l'heure dite. Ce n'est pas le collectivo, mais le tarif est identique, 125Qtz par personne. Nous nous arrêtons aux différents pontons des hôtels et rapidement nous sommes au complet pour partir vers Rio Dulce.

Le trajet retour est tout aussi agréable que celui de l'aller, avec quelques variantes via des bras un peu perdus du fleuve. Avant de traverser el Golfete, notre capitaine nous approche de Île aux Oiseaux pour nous montrer les aigrettes et les cormorans.

Nous retrouvons notre véhicule. Nous réglons les 100Qtz convenus pour nos deux journées de parking et partons faire quelques courses. 

Nous faisons quelques kilomètres en direction du castillo de San Felipe et rejoignons la Villa del Profe, une adresse indiquée sur ioverlander.

Nous avons parcouru 5km ce jour, 2 964km depuis notre départ.


vendredi 2 juillet 2021 - J37

Nous sommes installés dans une grande propriété parfaitement entretenue, à l'ombre d'un magnifique guanacaste, un arbre typique d'Amérique centrale et même plus particulièrement du Guatemala. A côté de nous, nous avons à disposition le rez-de-chaussée d'une petite maison de location, avec douche et sanitaire. Nous avons également l'électricité et un wifi performant pour 90Qtz, soit 10 euros par jour. Mieux qu'un camping, nous sommes gâtés.

Notre prochaine étape, Antigua, est à un peu plus de 300km de route et nous devons traverser la capitale, Ciudad Guatemala, la plus grosse ville d'Amérique Centrale. Selon nos informations, les embouteillages y sont quasi permanents et dans les récits que nous avons lus, les voyageurs indiquent avoir passé plus de trois heures dans les bouchons... Pour éviter cela, nous décidons de partir demain matin pour nous rapprocher au plus près de Ciudad Guatemala et de traverser cette ville dans la matinée de dimanche, en espérant que la circulation y soit plus fluide...   


Samedi 3 juillet 2021 - J38

Nous franchissons le grand pont sur le Rio Dulce puis récupérons la CA9, la route reliant Ciudad Guatemala à Puerto Barrios. Cette dernière fut le port principal du Guatemala sur l’Atlantique jusqu’en 1976, avant qu'un important tremblement de terre détruise la ville. Un second port fut alors implanté à Santo Tomas de Castilla. Depuis, le port de Puerto Barrios a été reconstruit et modernisé. A l'origine, les travaux furent entrepris par la compagnie américaine United Fruit Company, pour être un terminal ferroviaire connecté avec les États-Unis. Aujourd'hui, il reste un centre important pour l’exportation des fruits et légumes, des entreprises Chiquita, Dole et Del Monte. 

La CA9 est en bon état et ne comporte presque aucun tumulos. En revanche le traffic de camions y est très important. Nous ne comptons plus les semi-remorques d'ananas et de bananes, soudain la circulation est bloquée, c'est un camion qui vient de perdre son contener de bananes Chiquita dans un virage. Pas de victime heureusement. 

Nous nous arrêtons pour la nuit à Sanarate, dans un restaurant qui accueille, pour 60Qtz, les voyageurs de passage, le Donde Maquel et entrons nous garer dans sa petite cour intérieure. Nous entendons un peu la route mais comme le restaurant ferme ses portes à 16h30, nous pourrons dormir en lieu sécurisé et presque au calme.

Nous avons parcouru 221km ce jour, 3 185km depuis notre retour à Cancun.