Nous nous promenons jusqu'à l'extrémité du quai Rainier III, la nouvelle jetée destinée à accueillir les navires de croisières et les grands yachts. Un solarium avec une plage a été aménagé face au large, avec des plages en gradin équipées d'échelles pour descendre se baigner. De l'autre côté du port, un nouveau quartier de prestige pris sur la mer est en construction, l'anse du Portier.
Nous montons sur le rocher. Le vieux Monaco est tout petit et nous arrivons rapidement devant le palais princier. Il est midi, juste le moment pour nous d'assister à la relève de la garde.
Nous déjeunons ensuite à deux pas de là, à la Créperie Pizzéria du Rocher, un restaurant simple et bon marché. Le patron est aux petits soins, il faut dire que nous sommes presque ses seuls clients. Nous sommes à Monaco et pourtant sa clientèle n'a ni yacht, ni voiture de luxe et il souffre, lui aussi, de la disparition des touristes.
il est 14h00, le garage ne nous a toujours pas appelé. il nous faut au moins deux heures pour remonter, nous nous mettons en route.
Nous prenons l'itinéraire de l'aller, puis bifurquons sur le GR 52. Nous retrouvons ce sentier qui nous avait permis de découvrir la Vallée des Merveilles au-dessus de Saint-Dalmas de Tende. Ce chemin longe la côte en surplombant la Principauté, le panorama est grandiose.
Nous retrouvons le garage, le mécanicien a essayé notre voiture et il nous confirme que l'embrayage est à remplacer... Néanmoins, le constructeur n'a pas encore validé la prise en garantie des travaux.
Nous retournons pour la nuit sur le spot de la veille. Demain, nous devrons abandonner notre maison, il nous faut préparer notre sac et trouver un hébergement. Nous irons à Nice, ce sera l'occasion de découvrir cette ville, une destination que nous n'aurions pas pu envisager en camping-car.
Nous avons réservé pour trois nuit un appartement Airbnb rue Alberti, à cinq minutes de la place Massena et de la Promenade des Anglais. Nous laissons la voiture au garage et validons le devis pour la révision des 20 000km. Les pièces ont été commandées, à priori elles seront livrées sous 72h, soit jeudi, et nous devrions pouvoir récupérer notre véhicule vendredi soir...
Pour rejoindre Nice, nous avons choisi de prendre le bus. Il met 35 minutes depuis la mairie de La Turbie pour rejoindre la gare routière pour le tarif modique de 1,50€.
Le bus quitte La Turbie par la route de Laghet. Celle-ci est étroite et sinueuse, le chauffeur roule vite, je n'ose pas imaginer le croiser. C'est sûr, je ne prendrai pas cette route!
Nous récupérons les clés de notre appartement à 15h00. Nous nous installons, faisons quelques courses dans le quartier puis mettons à profit notre nouveau statut de citadin pour nous faire une soirée cinéma. Notre choix, un film de routard, "J'irai mourir dans les Carpates" d'Antoine de Maximy. Les mesures covid sont au top, nous sommes seuls dans la salle !
Il y a un mois tout juste, le Tour de France 2020 s'élançait de Nice et beaucoup de décorations urbaines rappellent cet évènement. Notre départ est plus modeste, nous contournons le vieux port, passons le Plongeoir et la plage de la Réserve puis quittons le littoral pour rejoindre le Boulevard Princesse Grace de Monaco.
Quelques coups de pédales agréablement assistés et nous arrivons au-dessus du port et de la fameuse rade de Villefranche-sur-Mer. Nous laissons le Boulevard et descendons dans le vieux quartier.
Cette rade, très profonde et très abritée, accueille les paquebots de croisière qui font escalent sur la Côte d'Azur pour visiter Nice et Monaco. Sa profondeur est de 50m en son milieu et atteint 100m à l'entrée. Evidemment, aujourd'hui il n'y a aucun bateau à l'horizon...
Nous déjeunons près de la plage, l'ambiance est celle que nous venons de quitter en Grèce, les restaurateurs dressent leurs tables et attendre les touristes sans plus y croire...
Nous remontons sur les vélos et entreprenons le tour du cap. Nous terminons par le village de Saint-Jean-Cap-Ferrat et la chapelle de Saint-Hospice. La mer est belle et il fait un temps magnifique, des gens se baignent sur la petite plage de Paloma Beach.
Nous revenons vers le loueur à Nice après avoir parcouru une quarantaine de kilomètres. Nous ressortons en début de soirée pour un apéritif à la milanaise sur le boulevard Jean Jaurès, chez Senso, un restaurant italien où nous trouvons pour 10€, un cocktail et un buffet gargantuesque...
Le port du masque est obligatoire dans toute la ville ainsi que sur le front de mer mais en revanche, il est toujours possible de s'assoir sur les fameuses chaises bleues, symboles de la Côte d'Azur, soudées les unes aux autres pour éviter le vol...
Dans l'après midi nous partons visiter la Colline du Château. Inutile de chercher ce dernier puisqu'il a été totalement détruit en 1706, mais on y trouve un belvédère naturel offrant un panorama unique sur la Baie des Anges et le Vieux Nice d'un côté et sur le vieux port de l'autre.
Le ciel est noir, la pluie menace, nous descendons sur le port et trouvons à nous réfugier Chez Pipo, une adresse centenaire servant une spécialité locale, la socca. il s'agit du plat le plus célèbre de Nice, une galette croustillante faite à base de farine de pois chiche et d'huile d'olive... Rien d'exceptionnel, mais avec notre bière blanche, c'est un régal mais il convient de savoir se limiter!
La pluie est arrivée, et nous rentrons à l'appartement sous les gouttes.
Notre itiniraire nous mène par la place Garibaldi, la plus ancienne grande place de Nice. Tous les bâtiments qui entourent celle-ci ont fait l'objet d'une restauration de façade en 2010. Il est amusant de s'attarder sur ces dernières pour chercher à distinguer les ornements architecturaux des décors en trompe l'oeil.
Le temps est toujours aussi exécrable, en attendant le sms de Mathieu nous allons nous réfugier à l'intérieur des Galeries Lafayette place Massena. Nous y apprenons que suite à la tempête Alex, Météo-France a placé les Alpes Maritimes en alerte rouge pour cette nuit, et que le maire a déjà fermé les écoles depuis midi.
je reçois le sms, nous récupérons nos sacs et prenons possession de la chambre.
En fin d'après midi, le vent est toujours aussi fort mais Il ne pleut plus, nous allons voir l'état de la mer. Les rues se sont vidées, les serveurs terminent de ranger les terrasses. La police patrouille et lance des messages par hauts-parleurs , l'accès à la Promenade des Anglais est interdit... Nous rentrons.
Nous suivons l'évolution de la situation sur les chaînes infos, c'est un déluge sur le mont Bégo, la Vésubie, la Tinée et la Roya sont en crue, la situation dans ces vallées est catastrophique, les dégâts semblent déjà monstrueux. Dire que nous voulions aller dormir près de la Roya...
Nous retournons sur la Promenade des Anglais, les plages qui n'ont pas anticipé le passage de la tempête Alex sont dévastées. Les sols bétonnés sont recouverts de plus d'un mètre de galets apportés par les vagues. Tout au bout de la Promenade, nous apercevons sur la mer, l'immense nappe brune des boues charriées par le Var. Un balai d'hélicoptères s'est mis en place pour porter secours aux habitants isloés et c'est maintenant au tour des politiques de venir constater l'ampleur des dégats. A quelques kilomètres d'ici, des villages sont coupés du monde, il n'y a plus de route, plus de pont, plus de téléphone, plus d'électrité et plus d'eau ... A Nice, les barmen ont ressorti les terrasses...
Nous déjeunons à la table d'une autre adresse populaire de la ville, Chez Theresa, à l'intersection des rue Droite et Rossetti. Au menu, des plats simples et fait maison, socca et pissaladière accompagnées de bières artisanales au pois chiche, blanche et ambrée.
Nous revenons à l'appartement. Comme à chaque fois, nous traversons l'incontournable place Massena, de la Fontaine du Soleil à l'immeuble abritant les Galeries Lafayette, via la large coulée verte plantée sur le recouvrement du fleuve Paillon.
Dans le cadre de l'aménagement du tramway, sept statues ont été installées au-dessus de la place, oeuvre de l'artiste catalan Jaume Plensa. Ses personnages accroupis sont en résine et ils s'illuminent et changent de couleur une fois la nuit tombée.