Nice


lundi 28 septembre 2020 - J55

Le patron du garage, qui habite au-dessus du chemin, est déjà passé plusieurs fois depuis hier soir et quelques personnes sont venues promener leur chien. A part cela, la nuit fût assez correcte.
Nous nous présentons un peu avant 8h00 au garage. Pour ne pas perdre notre journée à attendre, nous prenons la décision d'aller visiter Monaco à pied.

Nous marchons jusqu'au centre de la Turbie, puis commençons à descendre vers Monaco par le Chemin Romain. Au fur et à mesure cette rue très pentue devient très étroite, puis fait place à un sentier bien marqué à travers une forêt de chênes verts. La descente est très agréable, nous passons entre des propriétés souvent modestes, mais jouissant d'une vue mer extraordinaire. Nous suivons ensuite le Chemin des Révoires supérieur et arrivons sur la route de la Moyenne Corniche. Nous la traversons, nous sommes arrivés en Principauté. Nous sommes au niveau supérieur des immeubles les plus hauts de Monaco, nous utilisons maintenant les acenseurs publics pour rejoindre le stade nautique Rainier III et le port Hercule. 

Nous nous promenons jusqu'à l'extrémité du quai Rainier III, la nouvelle jetée destinée à accueillir les navires de croisières et les grands yachts. Un solarium avec une plage a été aménagé face au large, avec des plages en gradin équipées d'échelles pour descendre se baigner. De l'autre côté du port, un nouveau quartier de prestige pris sur la mer est en construction, l'anse du Portier.

Nous montons sur le rocher. Le vieux Monaco est tout petit et nous arrivons rapidement devant le palais princier. Il est midi, juste le moment pour nous d'assister à la relève de la garde. 

Nous déjeunons ensuite à deux pas de là, à la Créperie Pizzéria du Rocher, un restaurant simple et bon marché. Le patron est aux petits soins, il faut dire que nous sommes presque ses seuls clients. Nous sommes à Monaco et pourtant sa clientèle n'a ni yacht, ni voiture de luxe et il souffre, lui aussi, de la disparition des touristes.

il est 14h00, le garage ne nous a toujours pas appelé. il nous faut au moins deux heures pour remonter, nous nous mettons en route.

Nous prenons l'itinéraire de l'aller, puis bifurquons sur le GR 52. Nous retrouvons ce sentier qui nous avait permis de découvrir la Vallée des Merveilles au-dessus de Saint-Dalmas de Tende. Ce chemin longe la côte en surplombant la Principauté, le panorama est grandiose.

Nous retrouvons le garage, le mécanicien a essayé notre voiture et il nous confirme que l'embrayage est à remplacer... Néanmoins, le constructeur n'a pas encore validé la prise en garantie des travaux.

Nous retournons pour la nuit sur le spot de la veille. Demain, nous devrons abandonner notre maison, il nous faut préparer notre sac et trouver un hébergement. Nous irons à Nice, ce sera l'occasion de découvrir cette ville, une destination que nous n'aurions pas pu envisager en camping-car. 


mardi 29 septembre 2020 - J56

Nous avons réservé pour trois nuit un appartement Airbnb rue Alberti, à cinq minutes de la place Massena et de la Promenade des Anglais. Nous laissons la voiture au garage et validons le devis pour la révision des 20 000km. Les pièces ont été commandées, à priori elles seront livrées sous 72h, soit jeudi, et nous devrions pouvoir récupérer notre véhicule vendredi soir...

Pour rejoindre Nice, nous avons choisi de prendre le bus. Il met 35 minutes depuis la mairie de La Turbie pour rejoindre la gare routière pour le tarif modique de 1,50€. 

Le bus quitte La Turbie par la route de Laghet. Celle-ci est étroite et sinueuse, le chauffeur roule vite, je n'ose pas imaginer le croiser. C'est sûr, je ne prendrai pas cette route! 

Nous récupérons les clés de notre appartement à 15h00. Nous nous installons, faisons quelques courses dans le quartier puis mettons à profit notre nouveau statut de citadin pour nous faire une soirée cinéma. Notre choix, un film de routard, "J'irai mourir dans les Carpates" d'Antoine de Maximy. Les mesures covid sont au top, nous sommes seuls dans la salle !


mercredi 30 septembre 2020 - J57

La journée s'annonce belle, nous décidons de louer deux vélos pour aller visiter Villefranche-sur-Mer et le Cap Ferrat. Nous faisons plusieurs loueurs avant de dénicher ceux-ci, la courte saison est terminée et beaucoup sont déjà fermés.

Il y a un mois tout juste, le Tour de France 2020 s'élançait de Nice et beaucoup de décorations urbaines rappellent cet évènement. Notre départ est plus modeste, nous contournons le vieux port, passons le Plongeoir et la plage de la Réserve puis quittons le littoral pour rejoindre le Boulevard Princesse Grace de Monaco.

Quelques coups de pédales agréablement assistés et nous arrivons au-dessus du port et de la fameuse rade de Villefranche-sur-Mer. Nous laissons le Boulevard et descendons dans le vieux quartier.

Cette rade, très profonde et très abritée, accueille les paquebots de croisière qui font escalent sur la Côte d'Azur pour visiter Nice et Monaco. Sa profondeur est de 50m en son milieu et atteint 100m à l'entrée. Evidemment, aujourd'hui il n'y a aucun bateau à l'horizon... 

Nous déjeunons près de la plage, l'ambiance est celle que nous venons de quitter en Grèce, les restaurateurs dressent leurs tables et attendre les touristes sans plus y croire...

Nous remontons sur les vélos et entreprenons le tour du cap. Nous terminons par le village de Saint-Jean-Cap-Ferrat et la chapelle de Saint-Hospice. La mer est belle et il fait un temps magnifique, des gens se baignent sur la petite plage de Paloma Beach.

Nous revenons vers le loueur à Nice après avoir parcouru une quarantaine de kilomètres. Nous ressortons en début de soirée pour un apéritif à la milanaise sur le boulevard Jean Jaurès, chez Senso, un restaurant italien où nous trouvons pour 10€, un cocktail et un buffet gargantuesque... 


jeudi 1er octobre 2020 - J58

Le ciel est légèrement voilé ce matin mais il fait encore beau. Il faut en profiter car cela ne semble pas devoir durer. Nous retournons sur la Promenade des Anglais.

Le port du masque est obligatoire dans toute la ville ainsi que sur le front de mer mais en revanche, il est toujours possible de s'assoir sur les fameuses chaises bleues, symboles de la Côte d'Azur, soudées les unes aux autres pour éviter le vol...

Dans l'après midi nous partons visiter la Colline du Château. Inutile de chercher ce dernier puisqu'il a été totalement détruit en 1706, mais on y trouve un belvédère naturel offrant un panorama unique sur la Baie des Anges et le Vieux Nice d'un côté et sur le vieux port de l'autre.

Le ciel est noir, la pluie menace, nous descendons sur le port et trouvons à nous réfugier Chez Pipo, une adresse centenaire servant une spécialité locale, la socca. il s'agit du plat le plus célèbre de Nice, une galette croustillante faite à base de farine de pois chiche et d'huile d'olive... Rien d'exceptionnel, mais avec notre bière blanche, c'est un  régal mais il convient de savoir se limiter!

La pluie est arrivée, et  nous rentrons à l'appartement sous les gouttes.

Notre itiniraire nous mène par la place Garibaldi, la plus ancienne grande place de Nice. Tous les bâtiments qui entourent celle-ci ont fait l'objet d'une restauration de façade en 2010. Il est amusant de s'attarder sur ces dernières pour chercher à distinguer les ornements architecturaux des décors en trompe l'oeil. 


vendredi 2 octobre 2020 - J59

Nous n'avons aucune nouvelle du garage et pourtant ce matin nous avons rendez-vous à 11h00 avec Marie, notre hôte, afin de lui remettre les clés de l'appartement. Le bus est à 13h00, si notre voiture était prête nous pourrions retourner passer la nuit sur le petit parking au bord de la Roya à Saorge, et poursuivre la visite du Mercantour...
J'appelle le garage, les nouvelles ne sont pas bonnes, les pièces sont parties mais elles ne sont toujours pas arrivées. Je téléphone à Marie, nous ne pouvons pas rester car le logement est déjà réservé pour cette nuit...
Nous nous mettons immédiatement à la recherche d'un nouveau logement. Par chance Nice regorge d'Airbnb et il n'y a presque plus de touristes. Nous en trouvons un rue Longchamp, à deux pas du premier, encore plus près de la mer et de la place Massena.
Nous appelons l'hôte, Mathieu, l'appartement n'est pas prêt mais il nous propose de déposer nos affaires dans son magasin en attendant. Ceci nous arrange bien car il pleut. Nous allons déjeuner.

Le temps est toujours aussi exécrable, en attendant le sms de Mathieu nous allons nous réfugier à l'intérieur des Galeries Lafayette place Massena. Nous y apprenons que suite à la tempête Alex, Météo-France a placé les Alpes Maritimes en alerte rouge pour cette nuit, et que le maire a déjà fermé les écoles depuis midi.

je reçois le sms, nous récupérons nos sacs et prenons possession de la chambre.

En fin d'après midi, le vent est toujours aussi fort mais Il ne pleut plus, nous allons voir l'état de la mer. Les rues se sont vidées, les serveurs terminent de ranger les terrasses. La police patrouille et lance des messages par hauts-parleurs , l'accès à la Promenade des Anglais est interdit... Nous rentrons.

Nous suivons l'évolution de la situation sur les chaînes infos, c'est un déluge sur le mont Bégo, la Vésubie, la Tinée et la Roya sont en crue, la situation dans ces vallées est catastrophique, les dégâts semblent déjà monstrueux. Dire que nous voulions aller dormir près de la Roya...


samedi 3 octobre 2020 - J60

Ce matin le vent est tombé et le ciel est tout bleu. 

Nous retournons sur la Promenade des Anglais, les plages qui n'ont pas anticipé le passage de la tempête Alex sont dévastées. Les sols bétonnés sont recouverts de plus d'un mètre de galets apportés par les vagues. Tout au bout de la Promenade, nous apercevons sur la mer, l'immense nappe brune des boues charriées par le Var. Un balai d'hélicoptères s'est mis en place pour porter secours aux habitants isloés et c'est maintenant au tour des politiques de venir constater l'ampleur des dégats. A quelques kilomètres d'ici, des villages sont coupés du monde, il n'y a plus de route, plus de pont, plus de téléphone, plus d'électrité et plus d'eau ... A Nice, les barmen ont ressorti les terrasses...


dimanche 4 octobre 2020 - J61

Nous consacrons la matinée à la visite du Vieux Nice et il faut bien dire que du Cour Saleya à la Tour Saint-François en passant par l'Opéra, la place Rossetti et sa cathédrale Sainte-Réparate, il est vraiment agréable de se perdre dans les petites ruelles.

Nous déjeunons à la table d'une autre adresse populaire de la ville, Chez Theresa, à l'intersection des rue Droite et Rossetti. Au menu, des plats simples et fait maison, socca et pissaladière accompagnées de bières artisanales au pois chiche, blanche et ambrée.

Nous revenons à l'appartement. Comme à chaque fois, nous traversons l'incontournable place Massena, de la Fontaine du Soleil à l'immeuble abritant les Galeries Lafayette, via la large coulée verte plantée sur le recouvrement du fleuve Paillon.

Dans le cadre de l'aménagement du tramway, sept statues ont été installées au-dessus de la place, oeuvre de l'artiste catalan Jaume Plensa. Ses personnages accroupis sont en résine et ils s'illuminent et changent de couleur une fois la nuit tombée. 

C'est déjà la troisième nuit que nous nous apprêtons à passer dans cet appartement. Il est clair qu'il nous faudra encore en passer au minimum deux supplémentaires avant de récupérer notre véhicule.


lundi 5 octobre 2020 - J62

Mathieu nous a proposé de rester dans le logement, et il nous a dit que nous pourrions même y rester plus longtemps si cela était nécessaire. 
Aujourd'hui la température ne dépasse pas 15°c mais le beau temps est revenu. Nous essayons d'en profiter pour retourner à Villefranche-sur-Mer par le sentier du littoral.
Bizarrement, il n'y plus de vent mais la mer est toujours aussi déchaînée. Nous contournons le port et apercevons un énorme yacht que nous n'avions pas remarqué auparavant, le Quantum Blue. Ce bateau à 250 millions de dollars de 104 m de long est ici à quai depuis bientôt quatre ans. Il est la propriété du milliardaire russe Sergey Galitsky qui possède entre aute le club de foot de Krasnodar. 
En suivant la côte nous arrivons devant le plongeoir, un restaurant très connu des niçois, posé sur un îlot rocheux. Le site est encore plus grandiose aujourd'hui alors que les vagues viennent se fracasser à la base des rochers.
Nous passons devant la plage de la Réserve et arrivons au jardin Felix Rainaux. L'arrêté municipal est toujours en place et l'accès au Sentier du Littoral reste interdit. Ce n'est pas une surprise vu l'état de la mer. Pour nous consoler, nous décidons de revenir dans le Vieux Nice et d'aller tester une table conseillée par Mathieu, Chez Palmyre. Les pérugines à la polenta crémeuse resteront parmi les bons moments de ce séjour.


mardi 6 octobre 2020 - J63

Huitième journée à Nice, nous commençons à tourner un peu en rond. Pour aller voir un peu plus loin, nous prenons le train et partons à la découverte d'Antibes. 
En descendant de la gare, le premier endroit sur lequel nous arrivons est le port de plaisance, le port Vauban. Avec ses 1850 places, c'est l'un des plus importants d'Europe. 
Un fort militaire se dresse au sommet d'une colline derrière le port, nous marchons en direction de celui-ci. Il s'agit du Fort Carré, un bastion construit au XVIè siècle pour surveiller le fleuve Var alors frontière entre le Royaume de France et le Duché de Savoie dont dépendait le Comté de Nice. De ce promontoire nous apercevons les immeubles de Sophia Antipolis, la plus grande technopole européenne et la neige sur les sommets du Mercantour. Nous faisons le tour du fort puis revenons vers le port.
Nous marchons le long des quais jusqu'au Bastion Saint Jaume. Au-delà de ce dernier, une digue a été construite fin des années 80 pour abriter 19 yachts parmi les plus longs du monde, le Quai des Milliardaires ... L'accès à cette partie du port est interdit, en revanche nous apercevons quelques uns de ces bateaux depuis une terrasse du bastion. Face au large, se dresse une sculpture monumentale de l'artiste catalan Jaume Plensa, le Nomade.
Tous les bateaux de cet immense port de plaisance sont à présent en hivernage après n'avoir servi que quelques jours cet été. Pour autant, les quais sont animés car ces yachts ont tout de même une utilité, celle de donner du travail à une multitude d'artisans dont j'ignorais l'activité. Ils ont des fourgons-ateliers et s'affairent sur les coussins de carré, les capitonnages et vaigrages de parois, les planchers et coques en polyester et beaucoup d'autres choses encore...

La jolie petite plage de la Gravette nous offre un beau point de vue sur la vieille ville, puis nous entrons dans cette dernière par la Porte Marine. Nous remontons la rue Aubernon en direction du Marché Provençal, tout en cherchant un endroit où nous pourrions déjeuner. Il fait un peu frais pour s'installer en terrasse, nous préférons l'intérieur d'un restaurant près la Place Nationale, le Chaudron. 

Le temps reste gris et nous avons l'impression d'avoir vu tout ce qu'il était possible de visiter à pied, nous décidons de repartir vers la gare et de rentrer à Nice. 
En chemin vers l'appartement, nous faisons un crochet pour aller voir la cathédrale russe. Celle-ci a été construite à la fin du XIXè siècle suite à l'accroissement de la communauté russe présente à Nice. Elle a été inaugurée en 1912. Après une longue bataille judiciaire, elle appartient depuis 2013 à la Fédération de Russie.


mercredi 7 octobre 2020 - J64

Sans nouvelle d'Isuzu, ce matin nous retournons à La Turbie pour savoir où en est exactement la réparation de notre pick-up. Nous prenons le bus à 10h45 à la gare routière et arrivons devant la mairie un peu avant midi. Nous allons déjeuner puis rejoignons le garage. Il est 13h30, les mécaniciens ne sont pas encore revenus de leur pause cependant l'atelier est ouvert. 
Nous sommes rassurés, notre voiture est sur le pont et l'embrayage est en cours de remontage. Le chef d'atelier revient et nous confirme ce que nous espérions, elle sera prête pour demain matin.
Nous retournons à l'arrêt de bus près de la mairie de La Turbie. Nous sommes mercredi, c'est l'entrainement de foot pour les équipes de jeunes monégasques sur le stade au centre du village, la pelouse est synthétique mais le panorama est grandiose...

Nous revenons à Nice et retournons une dernière fois sur la Promenade des Anglais. Toute la plage est maintenant jonchée de troncs d'arbres charriés par le Var et ses affluents la Tinée et la Vésubie et rapportés par la mer.

France 2 montre des images de la Roya à Saorge. Le petit parking à côté du pont où nous avions pique-niqué et où nous pensions dormir la nuit de la catastrophe a disparu...

Neuvième et dernière soirée à Nice, dernier apéritivo. Ce soir nous essayons une autre adresse courrue, la pizzeria Paneolio. Nous sommes en terrasse, la température est agréable cependant le buffet est un peu moins varié que chez Senso... Ce séjour contraint à Nice fût agréable et il y avait bien pire endroit pour avoir une panne. Nous sommes néanmoins heureux de reprendre la route.