Le Pélion


mercredi 9 septembre 2020 - J36

Un avis de grand frais a été émis pour la partie est du Péloponnèse et cette période venteuse semble s'installer pour plusieurs jours. Nous renonçons donc à descendre plus au sud. Nous connaissons cette région mais Isa aurait aimé revoir Monemvasia et moi découvrir Mystras et Elafonissos... Tant pis, direction le Pélion.

Pour éviter de traverser une troisième fois la péninsule par la même route, nous restons sur la côte et roulons jusqu'à Nauplie. Nous zappons la ville et filons directement vers la plage de Karathona où nous avions dormi en 2014.

La belle forêt d'eucalyptus est maintenant interdite aux camping-cars et elle est devenue un véritable dépotoire. Nous allons néanmoins nous baigner. Les douches sont cassées, la plage est jonchée de déchets plastiques. Il y a un peu de monde, des retraités grecs qui se retrouvent ici chaque jour, et qui oublient leurs emballages en partant... Il y a bien des bennes à ordures, comme partout et en grand nombre, collectées chaque matin, mais elles sont comme toujours mal utilisées. Certaines débordent et juste à côté d'autres sont vides. Je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas trop de poubelles justement, il vaudrait mieux peut-être demander aux gens d'emporter leurs déchets, comme cela se fait souvent dans d'autres pays. Finalement, nous n'avons pas le coeur à pique-niquer ici, nous reprenons la route.

Nous passons Argos et allons déjeuner sur le parking de Mycènes. Un violent incendie a ravagé le site le week-end dernier, la zone archélogique a été préservée mais toute la végétation a brûlé. Il fait très chaud, tout est calciné, l'entrée du site est à 12€ par personne, nous préférons poursuivre notre route.

Il est passé 15h00. Ce matin, nous avons pris de petites routes, des pistes et nous n'avons guère avancé. Je choisis de prendre l'autoroute pour tenter d'atteindre Eubée avant la nuit. Eubée n'est pas notre destination en soit, mais en prenant le ferry d'Agiokampos, nous atteindrons tranquillement Glyfa et le golfe Pagasétiaque.

Nous arrivons à Corinthe, premier péage. Nous passons en catégorie 2, la hauteur limite est à 2,20m. Le tarif est de 2,50€ mais de 6,35€ pour la catégorie 3. Nous poursuivons en direction d'Athènes, les péages s'enchaînent, nous en passons quatre au total.

Nous prenons maintenant l'A1 en direction de Lamia. Nous arrivons au premier péage de cette autoroute, le panneau électronique affiche classe 3, prix 8,30€, soit 5€ de plus que la catégorie inférieure. J'explique au caissier que nous venons de Corinthe et que nous sommes passés à chaque fois en classe 2, il ne veut rien savoir, ce n'est pas le même concessionnaire, ici c'est Neos Odos. Il sort avec une cane téléscopique et mesure notre cellule et revient sans rien dire dans sa guérite. Je guette l'affichage, rien ne change. Je conteste à nouveau, il reprend sa pige et mesure à nouveau notre ensemble. Je sors avec lui, la règle est inclinée, je lui fais rectifier, rien n'y fait il me dit que c'est à cause des accessoires sur le toit que l'on dépasse. Je lui demande d'appeler son chef.

Je recommence mes explications, en vain. La discussion porte maintenant sur le fait que la cellule doit être considérée comme un chargement ou non. Un pick-up se présente justement sur la file voisine, il est chargé comme les mules d'Hydra et passe en catégorie 2... Je sors la carte grise pour lui prouver que nous ne sommes pas un camping-car, il ne la regarde même pas. C'est clair, il ne changera pas notre classement et il m'affirme même qu'il n'a pas l'autorité pour le faire. Nous payons ou il appelle la police. Cela fait vingt minutes que nous sommes arrêtés devant cette barrière, j'abandonne et donne ma CB au caissier. Nous quittons l'autoroute à la première sortie.

Après réflexion, je m'en veux pour deux choses : premièrement, je suis quasiment certain que le caissier ne savait pas utiliser sa cane téléscopique et je n'ai pas réagi, deuxièmement je ne connais même pas la hauteur exate de notre ensemble... 

Nous franchissons le "nouveau pont" et arivons sur l'île d'Eubée. Nous traversons Chalkida, la ville principale et continuons vers le nord par la 77. La route s'élève, devient sinueuse, les villages se font de plus en plus rares. L'indication pour le port de Mantoudi nous apparaît soudain, "embarquement pour l'île de Skiathos". Or, justement, nous cherchions à nous renseigner sur les différentes options permettant de rejoindre les Sporades.

Les guichets sont fermés, cependant les affichages nous donnent les informations suffisantes. Si nous partons de ce port, le retour ne sera pas direct et nous devrons obligatoirement passer une nuit à Volos. Les tarifs ne sont pas plus avantageux, partir d'ici ne présente donc aucun intérêt. Nous nous installons pour la nuit près de la plage.

Nous avons parcouru 385km ce jour, 3 021km depuis notre départ.


jeudi 10 septembre 2020 - J37

Nuit bien calme. L'île d'Eubée n'est pas une destination touristique et ce port n'est utilisé que par les locaux. Il est perdu au milieu de nulle part, à l'extrémité d'une grande plage de gravier. Un vieil entrepôt a été transformé en bar devant celle-ci, lequel n'est animé que lors du passage de l'unique bateau de la journée. Un chantier naval à l'activité bien maigre se trouve également  sur place, entre le quai du port et le bar.

Nous revenons sur la route principale et continuons en direction du port d'Agiokampos. Nous nous éloignons de la côte et traversons de belles forêts de pins. Chaque clairière est couverte de ruches alignées avec soin et la plupart des arbres qui bordent la route, portent des poches en plastique greffées pour récolter la résine. 

Nous retrouvons la côte à Asmini. Nous tentons de nous arrêter en bord de mer pour déjeuner. Le vent est assez fort, il ne fait pas particulièrement  chaud et le sable gris et grossier de la plage ne nous insite pas à la baignade, nous décidons de poursuivre notre route.

Nous arrivons à Agiokampos. Nous sommes maintenant à l'abri du vent et le temps est bien plus agréable. Nous nous renseignons sur les traversées, deux compagnies se partagent le traffic, le prochain départ est à 13h00.  

Nous débarquons à Glyfa quelques minutes plus tard. Nous déjeunons dans une taverne du bord de mer, une nouvelle fois nous sommes les seuls clients...

Nous continuons notre route vers le Pelion en privilégiant toujours les petites routes afin de rester au plus près des eaux du golfe. Nous passons Achilleio, les bivouacs proposés par P4N ne nous satisfont pas et arrivons dans la baie de Nies. 

Cette échancrure à l'entrée du golfe Pagasétique est extraordinairement calme, Nous nous installons sous des oliviers au bord de l'eau, à deux pas des ruines d'un monastère.

Nous avons parcouru 110km ce jour, 3 131km depuis notre départ.


vendredi 11 septembre 2020 - J38

Comme toujours, quelques chiens ont aboyé cette nuit. Enfin il parait, car avec mes boules Quies, je n'ai rien entendu... Depuis que je les ai testées, je ne peux plus me passer de ce confort.

Tandis que nous prenons notre petit déjeuner dans ce cadre idyllique, nous faisons la connaissance de Gilles et de son petit chien Ouchka. Avec son épouse Lucette, il ont entrepris un tour du monde en camping-car en septembre 2019, et celui-ci s'est provisoirement arrêté en Georgie... 3vuessurlemondes.wordpress.com. Au déconfinement, ils ont décidé de revenir en Grèce où ils attendent aujourd'hui la réouverture des frontières pour rejoindre la Malaisie depuis le Pirée.

Nous aimerions rester sur ce joli spot, cependant notre batterie est faiblement chargée et l'ombre des oliviers ne permettra pas le bon fonctionnement de notre panneau solaire. Nous décidons de poursuivre notre route en direction du camping Sikia à l'entrée du Pelion.  

Nous roulons quelques kilomètres et arrivons à Amaliapoli, un petit village de pêcheurs avec un joli front de mer. Nous nous arrêtons, seul le bruit d'une disqueuse à l'intérieur d'un des bateaux-navettes en cours de restauration trouble le calme absolu du village. Nous nous installons à l'une des terrasses et déjeunons.

Nous approchons de Volos, notre itinéraire traverse maintenant de nombreux champs de coton. La longue plage de Paralia Almirou offre quelques possibilités de bivouac entre bars et tavernes à l'abandon, nous préférons finalement continuer et passer Volos.

Il est un peu tard lorsque nous arrivons au camping Sikia. Nous choisissons d'aller dormir sur la plage de Kala Nera et d'y revenir nous installer demain en milieu de matinée.

Nous avons parcouru 109km ce jour, 3 240km depuis notre départ.


samedi 12 septembre 2020 - J39

Nuit au bord de l'eau plutôt tranquille. Nous sommes à l'extrémité du village de Kala Nera, juste après une caserne militaire et devant un stockage de bateaux. Quelques pêcheurs vont et viennent, nous rangeons nos affaires et rejoignons le camping.

Nous sommes déjà venus ici en 2017. Les deux soeurs sont toujours au commande de ce très beau camping et c'est l'une d'elles qui nous accueille en français et nous conduit aux différents emplacements avec sa voiturette électrique. Pas de surprise, il y a peu d'occupants, majoritairement allemands, installés dans la partie basse du camping, en bord de mer. Nous choisissons une terrasse à l'ombre des oliviers, avec une vue plongeante sur la plage. La dame nous propose le tarif ACSI, 20€ par nuit avec électricité, alors même que nous n'avons pas renouveler cet abonnement. camping-sikia.gr

Nous avons parcouru 8km ce jour, 3 248km depuis notre départ.


dimanche 13 septembre 2020 - J40

Nous partageons la journée entre lessive, baignade et farniente.

En fin d'après-midi, nous partons visiter le village tout proche de Kato Gatzea. A l'occasion,  nous cherchons l'origine de la musique et des chants que nous entendons à intervalles réguliers depuis notre emplacement. La réponse nous est donnée en arrivant près de l'église ; en cette période Covid, les messes sont diffusées par hauts-parleurs et les fidèles sont invités à rester dans la rue...


lundi 14 septembre 2020 - J41

Ce matin nous quittons le camping comme convenu pour allez visiter le sud du Pelion. Nous faisons quelques courses à Kala Nera, puis suivons la route 34 en direction d'Argalasti. Nous quittons cette route bien avant cette dernière, pour rejoindre Lefokastro et un spot P4N sur petite plage. La route que nous prenons mène à Afissos par la côte, elle est très, très étroite, quasiment à voie unique, mais pas à sens unique. Le GPS m'y avait déjà emmené en 2017, nous n'avions pas la celulle et j'avais eu la chance qu'une voiture soit devant moi pour m'ouvrir le passage... 


La petite plage Aiya Thymia est au rendez-vous, nous nous installons discrètement à l'une des extrémités. A leur habitude, quelques riverains viennent se baigner et prendre le soleil. En passant devant nous, ils nous font un petit signe ou échangent quelques mots. L'endroit est vraiment accueillant et tranquille.  
Nous avons parcouru 23km ce jour, 3 271km depuis notre départ.


mardi 15 septembre 2020 - J42

Des sangliers sont venus nous rendre visite une fois la nuit tombée. Pas facile de les surprendre, mais nous avons vu trois marcassins et entendu des grognements qui devaient être ceux de la mère... 

Nous quittons la petite plage et revenons sur la route 34, puis nous nous arrêtons à Argalasti, le gros bourg du sud Pelion, pour faire le ravitaillement dans un supermarché. 

Nous passons ensuite Milina. Comme il y a trois ans, l'endroit est toujours aussi charmant mais sans intérêt pour nous, puisque cette petite station a décidé de maintenir l'interdiction du stationnement aux camping-cars. Un peu plus loin, nous arrivons à la hauteur de la petite crique où nous étions descendu en 2017.

Isa veut que nous y retournions, cependant je me souviens que, même si l'endroit était paradisiaque, il y avait beaucoup trop de campeurs à mon goût... Elle insiste, je fais demi-tour et nous descendons.

La piste est défoncée et les branches des oliviers sont bien basses. Quatre vans sont installés, bien espacés, deux allemands, un autrichien et un hollandais. Une place peut également nous accueillir, isa a eu raison d'insister.

Nous avons parcouru 32km ce jour, 3303km depuis notre départ.


mercredi 16 septembre 2020 - J43

Pas de changement aujourd'hui, nous avons tout ce dont nous pourrions rêver... Du soleil, de l'ombre, deux plages magnifiques, des voisins discrêts et même du réseau 4G... Un vrai petit paradis.

Nous en profitons pleinement pour nous baigner, d'autant que les prévisions météo ne sont pas très bonnes. Nous avons perdu dix degrés depuis notre arrivée en Grèce et il semble que nous allions encore en perdre dix dans les jours à venir.

Une tempête est même annoncée pour la nuit de vendredi à samedi, nous allons devoir accélérer notre découverte du Pelion...


jeudi 17 septembre 2020 - J44

Nous quittons à regret cette petite presqu'île et filons vers Agia Kyriaki.

Deux routes permettent d'accéder à ce petit port, la première par le village de Trikeri et une seconde plus directe, en corniche le long de la côte sud du Pelion. A noter qu'il est impossible avec nos véhicules de traverser Agia Kyriaki. L'île d'Eubée est face à nous tandis que le ferry de Volos quitte le golfe Pagasétique pour rejoindre les îles Sporades. Nous avions espéré bénéficier d'une semaine de beau temps pour visiter celles-ci, mais il faut bien admettre qu'il est maintenant trop tard dans la saison... 

Nous laissons notre véhicule sur le parking devant la petite plage à l'entrée du village. L'endroit n'a pas changé depuis notre dernier passage et il est toujours possible aux camping-cars de passer la nuit ici. Un allemand et un grec y sont d'ailleurs installés.

Nous marchons jusqu'au chantier naval à l'autre bout du village, puis revenons déjeuner sur le port. 

Comme annoncé, les nuages commencent à prendre le dessus sur le bleu du ciel. En revenant vers notre voiture, nous croisons le marchand ambulant. Son isuzu dmax nous rappelle quelquechose...  

Il devrait pleuvoir en cours de nuit, aussi nous préférons aller nous installer sur le parking moins exposé au vent, accessible par la route de Trikeri. Nous revenons sur nos pas, basculons sur l'autre versant et montons au village puis redescendons vers le port. 

Nous venons de faire un détour de 14km pour nous retrouver à quelques centaines de mètres de notre point de départ... Nous nous garons en bas du parking et posons notre double toile. 

Nous avons parcouru 37km ce jour, 3 340km depuis notre départ.


vendredi 18 septembre 2020 - J45

La pluie est arrivée vers 6h00. A 8h00 celle-ci s'est arrêtée une petite heure, nous en avons alors profité pour ranger notre toile et replier le toit. Dès que nous en avions terminé, elle s'est remise à tomber de plus belle... 

Il fait gris et il pleut, l'image emblématique du Pelion, les quelques maisons de Tzastene à l'extrémité d'une pointe, est dans la brume. Nous roulons en direction du camping Sikia où nous avons décidé de retourner pour nous abriter durant cette tempête. 

Nous choisissons un emplacement en retrait de la plage, juste en dessous des constructions. Nous reposons notre double toile et croisons les doigts en attendant la tempête.

Nous avons parcouru 63km ce jour, 3 403km depuis notre départ.


samedi 19 septembre 2020 - J46

il a énormément plu cette nuit et le vent n'a pas cessé d'agiter les branches au-dessus de nous. Pour ajouter un peu plus de stress, mon téléphone a reçu un message d'alerte à 22h23 de la protection civile grecque. Une sonnerie stridente et angoissante, la même que celle qu'Isa avait reçue sur le sien lors de la tempête de sable dans la Death Valley. Comment récupèrent-ils nos coordonnées et pourquoi n'en recevons-nous pas sur nos deux appareils? Bizarre...
La pluie cesse en fin de matinée. Nous partons nous balader à pied à Kala Nera, la tempête est toujours très active sur les montagnes et seule la bande cotière semble à l'abri. 
Nous ne regrettons pas notre choix et nous n'osons pas imaginer la nuit que nous aurions passée si nous étions restés sur le spot près de la petite crique. Ce que nous ont appris les voyages est qu'il est indispensable, où que nous soyons, de toujours se tenir informés des prévisions météo. 


dimanche 20 septembre 2020 - J47

12°C au réveil et il fait encore bien gris lorsque nous quittons le camping. Nous ne pouvons pas partir du Pelion sans retourner dans la plus belle partie de cette région et revoir les villages de montagne noyés dans la végétation. La découverte de ceux-ci en 2017 nous avait enchanté www.voyages-campingcar.fr/site/LePelion/
Le premier village où nous nous arrêtons est Tsangarada. il est constitué de plusieurs hameaux dissimulés dans la végétation le long d'un flanc de montagne descendant jusqu'à la mer. Ceux-ci sont tellement bien cachés que nous éprouvons beaucoup de difficultés pour retrouver la place d'Agia Paraskévi et son énorme platane. 
L'automne est déjà bien installé dans les montagnes et la tempête n'a fait qu'accélérer la chute des feuilles de chataigniers et de platanes. Sur la place, Il fait à peine une quinzaine de degrés et nous sommes bien loin de l'atmosphère que nous avions adorée en 2017. Nous prenons une bière brune en extérieur mais revenons rapidement à la voiture.
Nous partons en direction de Kissos. C'est dans ce village isolé que j'avais découvert et apprécié la spécialité du Pelion, le Spetzofaï, un plat mijoté à base de saucisse et de poivrons. 
Nous retournons à la taverne Makis, le plat est toujours aussi bon mais la portion largement insuffisante et sans accompagnement. J'ai encore faim en quittant la table, pour moi c'est une première en Grèce.
Nous reprenons la voiture et redescendons à la recherche d'un lieu de bivouac pour la nuit en bord de mer, dans les environs de Agios Ioannis. La route est particulièrement raide et sinueuse, le trajet n'en finit pas et à l'arrivée le parking n'est pas à la hauteur de nos espérances. il faut bien avouer que nous venons d'être plongés brutalement en automne et que l'envie de plage n'est plus là...

Cette journée sonne certainement la fin du voyage en Grèce. Après avoir connu les journées de canicules à plus de 40°C, les bains de mer à 29°C et les tavernes animées, nous préférons arrêter là, la découverte d'un pays que nous connaissons déjà.
Nous prenons la direction de Volos. La route de montagne nous mène par un col à 1400m, des possibilités de bivouac existent près des remontées mécaniques de la sation de ski du Pélion, mais il fait déjà bien frais en ce début de soirée.  
Nous traversons Volos et continuons en direction de Larissa, puis bifurquons en direction du lac Karla, où quelques spots sont indiqués.

Nous arrivons devant celui-ci au coucher du soleil, le lieu de bivouac est le parking d'une chapelle au sommet d'une petite butte, la beauté des paysages et la tranquilité nous y attendent.
Nous avons parcouru 147km ce jour, 3 550km depuis notre départ.


lundi 21 septembre 2020 - J48

Cette immense étendue d'eau a failli disparaître dans les années 60 suite à l'assèchement du lac Karla, alors converti en vaste zone d'exploitation cotonnière. Pour enrayer la pénurie d'eau de toute la plaine de Thessalie, et notamment de la ville de Volos, il fut décidé, grâce à l'aide de financements de Union Européenne, de réhabiliter l'ancien lac. Un barrage a été construit, favorisant le retour à un écosystème et en se donnant des objectifs de développement durable pour la région.
J'ai échangé quelques mots avec un grec qui venait prendre des photos du coucher de soleil hier soir. Il m'a parlé des montagnes à l'est de ce lac, les Montagnes Noires, qui prolongent la chaîne du Pélion au nord, plus sauvages et moins connues. 

Nous partons faire un petit tour dans ces montagnes et roulons jusqu'au village de Keramidi. Rares sont les touristes qui arrivent jusqu'ici, d'autant que la plupart des routes sont en cul de sac. Nous n'avons pas le courage de descendre jusqu'à la mer et nous revenons sur nos pas. Le panorama sur le lac Karla que nous offre ce retour est magnifique.
Nous longeons maintenant la rive est du lac en direction de Larissa. Malgré les pénuries d'eau, Il subsiste toujours des cultures irriguées, champs de coton et amandiers.
Nous nous arrêtons à Larissa pour quelques courses, puis remontons le Penée en direction de Trikala. Avec la tempête de vendredi, le fleuve est sorti de son lit et les champs sont inondés. Nous laissons la route des Météores pour Arta.
Nous nous arrêtons pour la nuit à la sortie de Pyli, dans un espace naturel en aval du vieux pont Portaikos, un joli pont de pierre à dos d'âne.
Nous avons parcouru 188km ce jour, 3 738km depuis notre départ.


mardi 22 septembre 2020 - J49

Nous passons une excellente nuit. Notre route serpente dans une foêt de chênes verts. Nous la laissons le temps d'aller voir un autre vieux pont, le pont de Paleokaria, curieusement encadré par deux chutes d'eau.

La route 30 nous mène à travers de beaux paysages de montagne. La conduite est stressante, les parois rocheuses le long du trajet ne sont pas sécurisées et d'énormes tas de pierres débarrassées de la voie sont régulièrement stockés sur le bas côté. Par endroit, les glissières de sécurité sont totalement écrasées...

Nous nous arrêtons pour déjeuner sur un chemin de terre au dessus du fleuve Sarantaporos. Nous retrouvons Arta et poursuivons en direction d'Igoumenitsa.

Nous faisons une halte un peu avant Parga sur la plage Kerentza, au fond d'une minuscule baie. L'endroit est magnifique, quelques camping-cars sont installés un peu en retrait de l'eau. Des camping-caristes français ont passé plusieurs semaines de confinement sur ce bel endroit, mais d'autres indiquent que la police fait actuellement la chasse aux campeurs. Nous sommes garés, nous pourrions dormir ici mais nous hésitons, préférons-nous rester encore quelques jours en Grèce ou rentrer directement en France? Après réflexion, nous choisissons cette dernière option et repartons pour Igoumenitsa.  
Nous effectuons quelques courses en prévision d'un éventuel départ le soir même, puis allons nous présenter au port. L'employé du guichet Anek nous refroidit immédiatement : nous n'avons pas réservé, il n'y a aucune place disponible avant le 10 octobre... Il nous demande de revenir à 20h00, le bateau sera alors parti de Patras et ils sauront alors s'il reste de la place sur le pont...

Nous allons compléter notre plein de GO en prévision de la traversée de l'Italie et ses prix de carburants élevés, et revenons à l'heure dite au port.
Le bateau n'est pas plein, nous quitterons donc la Grèce ce soir. Nous serons à Ancone demain en début d'après-midi, puis nous aurons 36 heures pour rejoindre la France.
Nous avons parcouru 296km ce jour, 4 034km depuis notre départ.